De ce château de brumes hanté par le silence
Nul ne perçoit le cri de vos pensées si sombres
Où le jour et la nuit ne font plus différence
Où, du bonheur d'antan, ne survit plus que l'ombre.
Dans ses murs qui s'écroulent, il ne reste plus rien
Que le profond chagrin de votre coeur en ruine
Dont les larmes ne coulent que par votre main
Pleurant sur le papier leur désespoir ultime.
Le toit s'est effondré, château à ciel ouvert,
Et la brume parfois y laisse entrer le jour,
Pourtant vos yeux ne voient, sous leurs rideaux de fer,
Que sa porte blindée, fermée à double tour.
En ce lieu décimé, il fait trop froid encore
Pour qu'un preux chevalier vienne y braver l'hiver
Mais après les assauts des derniers vents du Nord
Un printemps renaîtra au milieu de ces pierres.
Ne restera alors qu'une porte à franchir
Pour que vos mots deviennent à nouveau colorés,
Cette porte fermée qu'il vous faudra ouvrir
Et dont vous êtes seule à posséder la clé.
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