Ô Larron, cher complice....
Ô Larron, cher complice ! Avec ta douce plume
Tu sais si bien causer et prendre pour coutume
De répondre illico quand j’envoie mes rondeaux.
Les tiens et puis les miens sont autant de cadeaux
Qui nous donnent toujours ce regard qui s’allume.
Nous fûmes preux barons, vêtus de beau costume,
Coiffés de galurins pour que rien ne s’enrhume.
Je me souviens, très bien, de ces fameux chapeaux
Ô Larron, cher complice !
Nous causions fort gais, sans pousser le volume,
Ayant forgé nos mots sur de fidèle enclume.
Tout en conformité, brandissant nos drapeaux
Et montrant à nos pairs la couleur de nos peaux.
Nous sommes, en ce jour, voisins que nul n’enfume
Ô Larron, cher complice !
Réponse à celui de Bruno dit Kéraban
T'en souviens-tu du temps où, tout jeunes barons
De toute poésie nous fêtions le fleuron
Le rondeau, nobles vers et simplissime forme
Très loin de le trouver monotone, uniforme
Nous l'adoptions au point d'en finir tâcherons ?
Sans la secrète envie de jouer les fanfarons
Il était bien assez, aux deux joyeux lurons
Pour nos vers échangés, de fonder une norme
T'en souviens-tu ?
Il fallu bien des fois nous presser le citron
Nous montrer bienveillant, éviter les jurons
Et respecter au mieux les principes conformes
Avant de publier sur noble plateforme
Ce qui semblait sortir d'une foire aux larrons
T'en souviens-tu ?