Le suicidé de la société... (C'est Vincent qu'on assassine !)
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Le suicidé de la société...
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(C’est Vincent qu’on assassine !.)
«Pour atteindre cette haute note jaune,
cette note que j'ai déjà atteinte, cet été,
il faut bien me monter le coup, un peu,
pour m'exprimer comme je le désire»
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Faire tournoyer tant de soleils ivres,
tant de meules en rupture de banc,
inonder de sang, de vin, tout le paysage,
tremper la terre d'une dernière émulsion.
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Vincent lâche les corbeaux,
une balafre noire, une ligne sur le tableau,
le battement sinistre de leur plumage riche,
fait peser tout le soubresaut d'une tempête,
la menace : une suffocation venue d'en haut.
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Il y a ceux qui l'ont poussé au paysage,
en lui demandant de redresser sa peinture.
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Ceux qui l'envoie se tuer, s'enterrer au paysage,
échapper au mal à penser, même dans sa peinture,
ceux qui l’ont laissé tourner dans son monde fou :
le suicidé de la société...
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Voilà la dernière toile, en blé, ces chemins perdus,
tourmentés de corbeaux, à deux pas de la folie.
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L'affre du clou tournant dans le gosier,
en porte à faux, à deux pas du gouffre,
malgré le semis soufré, tétanisé,
sur sa toile magique, éternelle : Vincent peint.
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Illustration : Champ de blé aux corbeaux. Vincent Van Gogh.
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