J’ai souvent entendu parler de « Zone de confort »
Les personnes qui ont une « Zone de confort » me semblent rassurées de posséder un tel endroit.
« Zone de confort »… comme c’est étrange… pour moi, cela évoque la mort.
Une « Zone », un lieu désertique où toute vie est bannie, où rien ne semble être à sa place ou, trop bien à sa place justement. Un endroit sombre où les rayons du soleil ont du mal à trouver leur chemin, où la terre stérile ne donnera plus de moisson.
Le dictionnaire ne semble pas me contredire dans la définition de « Zone » :
Une étendue déterminée (où rien ne sort et rien ne rentre ?)
Un ruban circulaire (où on tourne en rond donc)
Un territoire répondant à certaines normes (Une vie millimétrée ?)
Une division (cela me semble contraire à une vie commune ?)
Par extension, constructions sur des vestiges d’anciennes fortifications habitées de façon précaire et misérable, banlieue pauvre !!!
Cela ne me donne décidément pas envie d’avoir une « Zone de confort » !
Une maison sans âme, une famille qui n’en porte que le nom, un « confort » qui ne semble être qu’un canapé, où un lit pour… dormir ?
« Zone de confort » ? Un endroit que l’on rejoint en traversant une passerelle suspendue au dessus de la vie. Un lieu aseptisé où l’on a tout placé au bon endroit comme le veut… la société, comme la vision de la vie qu’on a pu nous donner enfant.
Je grimace.
Ce n’est pas la vision que l’on m’a transmise.
Moi je n’ai pas besoin ni envie, d’une « Zone de confort ».
Ce que je veux, c’est un ciel bleu, des nuages, du soleil, de la pluie et aussi de la neige, de l’herbe grasse, même si elle n’est pas très verte, sur laquelle on marche nu-pieds. Je veux le jour et puis la nuit, la lune et le soleil, le désordre de la plage lorsque la marée y a déposé algues et coquillages, les cris des goélands, le silence des forêts.
Je veux des sentiments. Des rires, aussi des larmes, pour me sentir… vivante…
Ma « Zone de confort », je l’aurai dans ma tombe.
Un endroit silencieux, où ne viennent ni la pluie, ni le vent, ni la lune, ni le soleil, où je n’aurai plus ni rires, ni pleurs, ni joie, ni souffrance, où je pourrai dormir tandis que la vie… passe…
Martine Alliot Miranda