La saison multiplie
Les départs en solitaire
Loin de la mer
Une cloison d'épaisse brume
Noie dans le regard
Un chemin d'urnes et d'asticots
Voile les faces
Sur les haltes nébuleuses
Des souvenirs brûlés
Retombant en poussière
Des condoléances
Des sympathies éloignées
Par les barrages d'insécurité
On fait la chaîne
Qui nous enchaîne
À une rencontre hasardeuse
Roule dé
Surgeon du confinement
Immobilisé le pas
La compassion
L'humanité
Le monde
L'air est irrespirable
Et l'espoir individuel
Du berceau à la retraite…
…définitivement anticipée !
En blouse blanche
Officie le Destin
À la place du médecin
Un rien invisible accapare
Le monopole du malheur
En snipper à tout détour
À qui le tour ?
Il y a urgence en l'état
Péril en la demeure
Les familles ont le droit
De vivre et mourir
Ensemble !
Mais surtout
Vivre mon Dieu !
Peu
Ou prou
C'est une prière
Pour qui espère…
Provence à l'aube du déconfinement
Le 16 mai 2020.
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"La seule signature au bas de la vie blanche, c'est la poésie qui la dessine." René CHAR, "La parole en archipel" (1962)