Après des millénaires,
L'humanité t'a donné vie
Aux portes d'un désert
Où n'ont jamais cessé depuis
Les affres de la guerre.
Pour ancrer tes racines,
Ils ont transcrit ce qui serait
Ta parole divine
Et missionné, pour la porter,
Des armées assassines.
Partout, les bâtisseurs
D'églis', de temples, de mosquées
Exhibaient ta grandeur,
Apportant à ceux qui régnaient
De quoi nourrir la leur.
Des lieux démesurés
Où l'on vient chanter tes louanges
Et expier ses péchés
Dans l'espoir d'atteindre les anges
Au jugement dernier.
Mais moi...
Moi qui fuis ces endroits
Et qui n'ai pas la foi,
Lorsque ma vie s'arrêtera,
Que feras-tu de moi ?
Moi qui n'accepte plus
Ces dogmes qu'on m'a lus,
Lorsque mon cœur ne battra plus,
De moi que feras-tu ?
Dis...
Que feras-tu ?
Quell' que soit sa pratique,
Chacun sa liberté de croire,
Mais je suis plus sceptique.
Les massacres au nom de ta gloire
M'ont rendu agnostique.
Null' part dans la nature,
Où toute vie est estimée,
N'existe d'être impur,
Et pourtant des textes sacrés
En ont fait leur culture.
Tant de discours de peur,
Tant de sermons, de châtiments,
Tant de femmes qui pleurent,
Tant d'impudeur sur des enfants...
Qui sont tes serviteurs ?
Seront-ils eux aussi
Lavés du mal qu'ils ont pu faire
Juste parc' qu'ils te prient ?
Ou bien iront-ils en enfer
Avec d'autres bannis ?
Et moi...
Moi qui ai fait le choix
De suivre une autre voie,
Lorsque mon souffle cessera,
Que feras-tu de moi ?
Moi qui suis convaincu
Qu'aucun n'a jamais su,
Lorsque mon heur' sera venue,
De moi que feras-tu ?
Dis...
Que feras-tu ?
L'univers est immense.
On sait qu'il vient d'une explosion,
Mais plus la science avance,
Plus on a d'interrogations
Sur ce qui le devance.
En jouant sur les peurs
Engendrées par l'inexplicable,
Les moralisateurs
Ont émis la thèse imparable
De ce Dieu rédempteur.
Les écrits des prophètes
Sont devenus des religions,
Mais ce ne sont en fait
Que des modèl' d'éducation
Dont on t'a fait le maître.
Au lieu de préserver
Cette Terr' sur laquelle il vit,
L'homme l'a sacrifiée,
Persuadé qu'un paradis
Ferait tout oublier.
Alors...
Quand tout sera fini,
Que le monde sera détruit
Par l'humain, cette anomalie,
Que feras-tu de lui ?
Lui qui a toujours cru
Que tout lui était dû,
Tout, et même un Dieu absolu,
De lui que feras-tu ?
Dis...
Que feras-tu ?
J'ignor' d'où vient la vie.
C'est la question que je me pose.
Tu es, dans mon esprit,
Ce mystèr' sur quoi tout repose,
Mais pas celui qu'on dit...
Pas celui qu'on dit...
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