Sur mon calendrier, le trente juin,
Était une date entourée de rouge
C’était la plus belle journée de l’année
Celle où je partais rejoindre la mer
Mon grand-père m’y attendait toujours
Avec tout son attirail de pêche
Une grande carte aux trésors, que je savais
Dessinée par lui, par l’imperfection
Mais Je passais outre ce petit détail
Qui trahissait la tremblote de ses doigts.
Mon grand-père était bien plus que cela
C’était encore mieux que la liberté!
Pendant qu’il s’affairait à son bateau
Je marchais pas à pas sur les traces
Laissées hier, à l’abandon sur l’quai,
Comme une offrande bête à la mer
Qui sans retenue léchait le bois
Comme une tartine pleine de miel
Ou d’oranges fraîchement cueillies
Aux abords de l’aube et de l’été
Puis mon grand-père levait la tête
Me tendait ses grandes et larges mains
Que j’empoignais comme une bouffée de mer
Ses doigts ne tremblaient plus, sa voix non plus
Ensemble nous n’avions peur de rien
Sur nos bancs ballottés par la houle
Carte à la main, nous cherchions le trésor
Mais je savais bien qu’Il était tout près
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sylvianni