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     Beau parleur
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Expéditeur Conversation
pierro
Envoyé le :  16/4/2020 13:38
Plume de satin
Inscrit le: 22/3/2020
De:
Envois: 21
Beau parleur
Chers lecteurs,

Je me permets de ne pas vous présenter le texte immédiatement au profit d'un avertissement qui me paraît nécessaire. Ce texte, en effet, n'est pas tout public, mais il me semble cependant intéressant à partager.

Il s'agit d'une interprétation personnelle du mythe de Don Juan, ce qui implique des références à un mode de vie misogyne et amoral.

Je précise enfin que le narrateur est un personnage fictif qui ne partage aucunement mes idées et encore moins ma vie.

Sur ce, si vous êtes néanmoins intéressé par le texte, je vous souhaite une bonne lecture.



Le puceau erre honteux, rĂŞvant de coĂŻter.
Jusqu’au cou enlisé dans sa médiocrité,
L’envie et la laideur suintent de son œil vide
Et le moindre jupon le rend figé, livide,
Mollusque répugnant se demandant pourquoi
Il ne peut onc goûter à ce morceau de roi.

Il ne sait que sombrer, seul dans sa cache obscure,
Dans le seul contrepoids que sa main lui procure,
Cet ébat d’incapable ou plaisir de mauvais,
Jusqu’à voir tout à coup qu’insipide navet,
Il ne sera jamais qu’un étron lamentable,
Un vil sous-être dont la vue est exécrable.

Le cocu vagabonde entre pleurs et alcools.
Lui qui n’a su tenir sa poupée par le col,
Il s’en va, chancelant, tout à fait pitoyable,
Tas informe et croulant de matières friables
Qui ne garde pas un débris de dignité
Et se ment en niant sa culpabilité.

Son ultime recours est la fesse vénale
De quelque pauvre fille offrant des bacchanales
Au moindre bon Ă  rien qui peut sortir un sou,
Peu importe s’il est du dernier des dessous
Car, pour les éhontés êtres de cette engeance,
L’argent sait amoindrir les pires répugnances.

Moi je ne suis pas de ces bougres d’impotents,
Moi, la femme, à mes pieds, en implorant, s’étend.

Moi je marche, superbe, en gonflant bien le buste,
Aiguisant le regard, et d’un visage auguste,
Je recherche mes proies, subtil et vigilant,
Dans ce monde manquant d’authentiques galants.

Je croque la pucelle, Agathe, Blanche ou Laure,
La fleur parfumée qui vient à peine d’éclore
Et qui porte en son sein le goût tendre et vermeil
De l’ingénue n’ayant vu que chaste sommeil.
Je la pousse en une heure aux confins de son ĂŞtre
Qu’elle n’aurait jamais pensé pouvoir connaître,
Cette pure jouissance effaçant la vertu
Que les contes de fées lui avaient toujours tu.

J’engouffre la servante et ses rêves de faste,
La sotte prĂŞte Ă  tout pour sortir de sa caste
Et seoir à la tablée des puissants qu’elle sert
Depuis qu’elle naquit de quelque rustre serf.
Je lui fais miroiter la gloire et la richesse
Sans même dépenser un denier en largesse,
Il suffit de l’étendre en un lit de haut rang
Et lui dire que nue, on la croirait des grands.

Je savoure la noble épouse d’un vicomte,
Mieux, d’un comte ou d’un duc, et je garde les comptes
Des dames au sang bleu dont, par un soir ardent,
J’investis le divan, batailleur et dardant.
MĂŞme les femmes de quelques grands de la guerre
Ne connurent jamais une bataille guère
Plus savamment menée que ce soir de transport,
Où la jouissance aiguë triompha de leur corps.

Je mâche quelquefois une mal mariée
Qui croise mon chemin, pauvre contrariée
Par la mélancolie d’une vie sans passion
Auprès d’un vieux bourgeois aux mille occupations.
En ces jours de pitié, mon âme charitable
Lui offre une heure ou deux oĂą ma main secourable
DĂ©rouille avec talent les hanches et les seins
Que, depuis des années, aucun bras n’avait ceints.

Je fais une bouchée de toute Pénélope
Qui désavoue en vain ses désirs interlopes,
La prétendument pure épouse de marin
Qui croit pouvoir brider l’appétit utérin.
Il suffit chaque fois de quelques mots habiles
Pour dissoudre aussitôt les défenses futiles
Et la voir nez Ă  terre et la fureur au pouls,
La croupe en oblation et les pieds sur l’époux.

Je grignote parfois quelque fille facile,
Quelque frivole belle insouciante et docile
Qui traîne dans les bals en cherchant un amant
Avec qui se coucher plus tard, nonchalamment.
Quoique ces proies-là ne soient guère gratifiantes,
Il n’est déplaisant de transcender leurs attentes
Et de les dérober aux sots bons qu’à rêver
Afin de leur montrer combien ils sont mauvais.

Je mélange les goûts lorsque m’en vient l’envie,
Lors je fais Ă  la fois trois ou quatre ravies,
Ou parfois davantage au gré de mon loisir,
Mais il n’est jamais bon d’abuser des plaisirs.
Et quel fin plaisir que ces femmes exaltées,
Chacune voulant être en cette voie lactée
L’astre le plus parfait, le plus chatoyant corps,
En un mot : la meilleure, et davantage encor.

Nul n’a su résister à la sublime emprise
Pas la moindre Vénus que mes mots n’hypnotisent.

Puis je pars sans retour, sans mĂŞme un bref adieu ;
Je laisse s’écouler les larmes de leurs yeux ;
Je disparais bientĂ´t, Ă©clatant comme un ange,
Les laissant seules face au constat si Ă©trange
Que s’achevait ici le plus cher de leurs jours,
Celui où, cherchant ce qu’elles nomment amour,
Cet espoir d’une vie d’auguste servitude,
Elles trouvèrent la plus grande plénitude,
Et qu’elles ne pourront jamais la ressaisir ;
Elles trouvèrent Moi, leur plus ivre plaisir.
encrenoire
Envoyé le :  16/4/2020 13:53
Plume de platine
Inscrit le: 11/6/2013
De: Nord
Envois: 2868
Re: Beau parleur
Intéressant

S'il y de la censure sur les commentaires je ne vais pas plus loin

pierro
Envoyé le :  16/4/2020 14:49
Plume de satin
Inscrit le: 22/3/2020
De:
Envois: 21
Re: Beau parleur
Ceux qui ont envie de me donner leur avis sur le texte par MP peuvent tout Ă  fait le faire.
Merdesiles
Envoyé le :  16/4/2020 15:50
Plume de diamant
Inscrit le: 7/2/2010
De:
Envois: 10623
Re: Beau parleur
Oui du don Juan et de la prétention mais les femmes de notre époque n'aiment pas les Don Juan , bien écrit
franie
Envoyé le :  16/4/2020 16:27
Modératrice
Inscrit le: 28/5/2012
De: BRETAGNE
Envois: 38425
Re: Beau parleur
Bonjour Pierro

Malgré la longueur j'ai tout lu, très intéressant, les choses sont dites et bien écrites.

Amicalement Franie


----------------

guepard
Envoyé le :  16/4/2020 19:45
Plume de platine
Inscrit le: 23/9/2007
De: ALGERIE
Envois: 5795
Re: Beau parleur
Magnifique monologue poétique. Merci pour cette belle prestation que je découvre. Merci au poète

Sybilla
Envoyé le :  17/4/2020 17:29
Modératrice
Inscrit le: 27/5/2014
De:
Envois: 93821
Re: Beau parleur


Bonjour Pierro,

Les beaux parleurs ont toujours existé !
Il faut savoir faire la part des choses en les Ă©coutant...
Superbe poésie en partage !



Belle journée !
Mes amitiés
Prends bien soin de toi !
Sybilla


----------------
Presque toutes mes poésies ont été publiées en France et ailleurs avec les dates "réelles" de parution.


Le rĂŞve est le poumon de ma vie (citation de Sybilla)

berrichonne
Envoyé le :  18/4/2020 9:04
Plume de diamant
Inscrit le: 17/6/2008
De:
Envois: 16849
Re: Beau parleur
Un ressenti fort bien poétisé avec des mots qui frappent l'esprit avec justesse.

Un Ă©crit qu'il m'a plu de lire, un Ă©crit d'adultes et c'est bien, nous ne sommes plus en maternelle.

Mes amitiés.

Michèle

Petite suggestion, bien de commenter aussi pour un bon Ă©change.


----------------
La vie est belle il faut savoir l'apprécier.

NoireLune
Envoyé le :  18/4/2020 9:29
Mascotte d'Oasis
Inscrit le: 20/11/2011
De: OĂą le rĂŞve rit...
Envois: 31974
Re: Beau parleur


" pas de poèmes érotiques DESCRIPTIFS"
Vous marchez dans les clous je crois...
Dom Juan au contraire de Casanova est un prédateur
Votre poème semble le montrer...


Très Amicalement...
NL...


----------------
La Poésie ça sert à faire du bien...
ça dénoue le négatif...
et ça devrait être remboursé par la sécurité sociale...

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