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Expéditeur Conversation
ELTEOR
Envoyé le :  4/4/2020 9:23
Plume d'or
Inscrit le: 19/6/2016
De:
Envois: 1898
Cela dura 4 ans !
Cela dura 4 ans !

Allez jeunes soldats, gagnez les régiments
Vous, braves conscrits, vous formerez la bleusaille
Soyez fiers, rejoignez les détachements
Tous prĂŞts, Ă  combattre sur les champs de bataille.

Marchez d’un pas cadencé, tout droit, vers le front
Vous courageux, vous avez le cœur d’un pur-sang
Le pays envahi, il faut laver cet affront
L’ennemi doit payer le tribut, de son sang.

Mettez en branle, batteries d’artillerie
Entendez-vous, le doux chant des obus
S’écraser en fracas, assurant tuerie
Car, nous ne sommes pas de la mĂŞme tribu.

L’aube se lève sur le champ de bataille
J’ai une forte douleur venant de l’estomac
L’envie de vomir mes tripes, de vider ma peur
Car ce soir, je ne verrais pas le soleil se coucher.

L’enfer, du fer et du feu, du sang et la mort
Terré comme un rat pour ne pas crever ce soir
La boue recouvre ma peau, je pue, tout mon corps
Exhale l’odeur des cadavres, j’ai peur du noir.

Dans deux heures, sur le coup de sifflet de l’officier
Je vais sortir de la tranchée, baïonnette au canon
Galvanisé par la haine, il faut casser du boche
Ces salauds qui ont envahi mon pauvre pays.

Encore un peu de temps, regard sur des photos jaunies
Et sur des lettres froissées, un moment de nostalgie
De ces doux souvenirs du passé, de ces moments heureux
Mon esprit s’embrume, je dois réagir, ce n’est pas le lieu.

Mon capitaine regarde fébrilement sa montre
Compte les minutes et soudain il arme son révolver
Le son perce le silence de la nuit, c’est le départ
Vers l’abîme, la montée vers l’enfer, de fer et de feu.

L’instant est venu, je vais monter à l’abattoir
Sortir de ce trou, courir droit vers l’ennemi
Je ne pense pas, j’ai froid, perdu tout espoir
Je sens la mitraille frôler mon âme, ma vie.

Je sors de mon trou, comme les autres soldats
Les mitrailleuses crachent leur fiel de projectiles
Un camarade tombe, une balle en pleine tĂŞte
Sa cervelle se répand sur mon uniforme.

J’avance, je vois tomber, mourir autour de moi
Un cri ! Un enfant de vingt ans à l’agonie
Il pleure et réclame la mort, c’est l’effroi
L’horreur totale, la guerre, utopie et folie !

Les canons se mettent Ă  tonner, les obus Ă  tomber
Autour de nous, un éclat arrache le visage d’un copain
Il hurle de douleur, le sang pisse Ă  longs flots
Je dois continuer, je ne peux m’arrêter.

Nous arrivons au niveau d’un rideau de barbelés
L’ennemi continue à tirer, à faucher les jeunes gens
L’un d’eux est accroché aux fils de métal
Il a les entrailles qui lui sortent du ventre.

Vingt minutes de fin du monde, de durs, d’âpres combats
La moitié de la troupe est décimée, morte ou blessée
Et voilà enfin l’ennemi, je le vois comme il me voit
Nous sautons dans la tranchée, pour le tuer.

Face Ă  face, homme Ă  homme, corps Ă  corps
Nous nous battons Ă  coups de poignard ou de pelle
J’enfonce ma lame dans le cœur d’un allemand
Je sens sa vie partir, il est crevé l’ordure !

La terre rougit du sang frais des combattants
Ils meurent debout, ces soldats, le cœur battant
Pas le temps de vieillir, de bâtir l’avenir
Il faut vaincre, tuer l’ennemi ou périr.

A chaque inspiration, une douleur colossale
Je ne comprends pas bien, j’ai mal, oui, j’ai très mal
Ma poitrine est en feu, je cherche Ă  respirer
Tiens ! Je baigne dans l’eau, que m’est-il arrivé ?

J’entends autour de moi, un énorme fracas
L’eau est froide, je grelotte et mes yeux ne voient pas
Ils sont pourtant ouverts, je suis dans un nuage
Cà craque de partout, c’est un énorme orage.

Je crois m’être endormi, je suis ankylosé
Il n’y a plus de bruit, l’orage s’est calmé
Englué dans la boue, je ne peux pas bouger
Je sens battre mon pouls, ma tĂŞte va Ă©clater.

Enfin ! Je vois, je vois ! Je suis dans la tranchée
Voilà je me souviens de ce qui s’est passé
Mon camarade et moi, on nous a mitraillés
Un franc-tireur allemand, dans un arbre, caché.

Mon camarade est mort, allongé contre moi
Je ne veux pas mourir, mon dieu protégez-moi !
Je me prends de panique et je voudrais crier
Ma voix reste muette, je me mets Ă  pleurer.

Je pense à ma Marie qui m’attend au pays
La reverrais-je un jour ? La guerre est une folie !
Bien seule à la maison, depuis trois longues années
Mes souvenirs défilent, nous nous sommes tant aimés.

J’entends parler là-bas, ce sont des brancardiers
Ils s’approchent, je crois et je m’entends crier
Enfin ! Ils nous ont vus, ils ne vont pas partir
Venez Ă  mon secours, je ne veux pas mourir !

Mon amour, mon aimée, je t’écris cette lettre
Le temps est gris, il pleut depuis tĂ´t ce matin
Et un froid glacial engourdi tout mon ĂŞtre
Sans pouvoir te voir, mon moral est atteint.

Je reste à mon poste à surveiller l’ennemi
D’en face, mais il peut surgir à tout moment
Prêt à tuer un gars qui n’est pas mon ami
Car je le sais, la guerre n’est pas un roman.

Mon amour, mon aimée, si je meurs aujourd’hui
Tu mettras dans ma tombe, mes fleurs préférées
Un joli bouquet rouge, ainsi que quelques fruits
Des livres de qualité, ceux que je dévorais.

Je ne la crains pas, je n’ai pas peur de la mort
Elle peut venir un soir au détour d’un chemin
M’annoncer la fin, ainsi prévenu du sort
Réservé, mon sang n’a pas l’odeur de jasmin.

Mon amour, mon aimée, pour la folie des hommes
Tu seras surement veuve, je ne serais plus
Tu regarderas les photos de notre album
En pensant à nous, à ce bonheur révolu.

Si mon corps ne doit pas pourrir au fond d’un trou
Et que je revienne atrocement blessé
La gueule cassée, aurais-tu un vrai dégoût
A me voir ainsi, tu ne pourras l’encaisser.

Chaque nuit, de nouveau l’éternel cauchemar
J’ai mal ! Si je pouvais, ne plus me souvenir
Je pourrais m’endormir et larguer les amarres
Evacuer de l’esprit, ces maux à bannir !

Je revis, je revois, je ressens et je meurs
D’incessants tourments qui rongent les fondements
De mes pensées, des humeurs, rumeurs et clameurs
Carnaval de douleur, à crier d’hurlements !

Au matin, sur la peau, des sueurs de métal
Dans la bouche, le goût amer, du temps passé
A combattre dans les tranchées, un jeu brutal
La mort autour de moi, la peur de trépasser !

Le feu des enfers, le fer brûlant de l’obus
Eclatant, déchirant les chairs, mettant à nu
Nos ancestrales torpeurs, toujours à l’affût
Epiant l’ennemi, attendant sa venue.

Comment survivre, avoir vécu tant d’horreurs
Rester indemne, je ne peux plus supporter
Les réminiscences des combats, les frayeurs
Des soldats à l’assaut, les corps déchiquetés !

Je porte les cendres de la guerre, relique
D’un voyage vers l’abîme, vers le néant
Où l’homme n’est plus humain, arme métallique
Au service de la folie de mécréants !

Entendez-vous, résonner le son du clairon
Annonçant la fin des combats, sur le perron
De mairie, Ă©noncer le nom des combattants
Victoires, faits d'armes et leurs exploits Ă©clatants !

Et dans les villages de France se dressent
Près des vieux marchés, la stèle vengeresse
Où sont inscrits les patronymes des héros
Honneurs aux morts, à tous ceux tombés sans un mot !

La guerre est une horreur, désespoir de la vie
Vous ! Chair Ă  canon pour sauver la patrie
Soyez fiers, je vous le dis, vos fils sont morts
En héros, et heureux, si l’on vous rend les corps.

Sur le cercueil fleuri, le jour des funérailles
Vous poserez avec soin, la belle médaille
Quel grand honneur de recevoir un tel présent
Mais pour vous, cet enfant, sera toujours absent !

Thomas1
Envoyé le :  4/4/2020 9:44
Mascotte d'Oasis
Inscrit le: 12/11/2019
De:
Envois: 8839
Re: Cela dura 4 ans !
La Grande Guerre, 4 ans, en effet.

Mais toutes les guerres sont grandes quand on mène le combat.

NoireLune
Envoyé le :  4/4/2020 9:55
Mascotte d'Oasis
Inscrit le: 20/11/2011
De: OĂą le rĂŞve rit...
Envois: 31974
Re: Cela dura 4 ans !



4 ans en effet...
Alors que celle de 70 ne dura mĂŞme pas un an...
Oui mais on a gagné!!!
Difficile de ne pas aimer la victoire quand on n' aime pas la guerre...
Et dire paraît-il qu'aujourd'hui un petit virus nous fait la guerre...



Très amicalement...
NL


----------------
La Poésie ça sert à faire du bien...
ça dénoue le négatif...
et ça devrait être remboursé par la sécurité sociale...

Sybilla
Envoyé le :  4/4/2020 10:56
Modératrice
Inscrit le: 27/5/2014
De:
Envois: 93776
En ligne
Re: Cela dura 4 ans !


Bonjour ELTEOR,

J'ai lu ce matin ta magnifique poésie si émouvante sur cette longue guerre !
Actuellement, nous combattons tous contre cette saleté de virus...
Mais souhaitons "Plus jamais ça !"



Belle journée !
Mes amitiés
Prends bien soin de toi en cette période de pandémie !
Sybilla


----------------
Presque toutes mes poésies ont été publiées en France et ailleurs avec les dates "réelles" de parution.


Le rĂŞve est le poumon de ma vie (citation de Sybilla)

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