Être confiné à Argenteuil...
Confiné
Jour et nuit
Je combats l'ennui
Quelquefois à minuit
D'une chaîne à l'autre
Dans le vide je me vautre
Entre la page d'un livre
Qui se termine
Et celle qui s'ouvre
Pourtant une aura fine
De l'espoir me fait vivre
Telle une parcelle vierge
Où l'en jette la semence
De la volonté qui jaillit
Comme une floraison
Embelissant la raison
Comme l'éclat d'un cierge
Qui transperce le bitume
D'une âme emprisonnée
Entre le marteau et l'enclume
On dirait je rêve
J'attends sans trêve
Le surgissement d'une étoile
Comme la dernière retouche
Qui perfectionne la toile
Je jette un coup d'Å“il
De ma fenêtre
Vers le soleil qui se couche
Attendant que la ville d'Argenteuil
Ôtera la robe de son deuil
J'entends les sirènes
Le visage maussade
Mon cœur bat la chamade
Pensant aux familles en peine
Entre les cris des mômes
Et la voix des hommes
Une lueur de courage
Éteint mes rages
Et le desespoir devient mirage
Là où le cœur s'arrcroche
Une petite branche solide
La branche de la foi
Qui illumine la voie
Même au cœur du confinement
Chaque mal s'achève
Comme la fin d'un rêve
J'ai souvent l'impression
Que les heures rament
Pourtant on dit que le temps
Est un profond gouffre
Engloutissant les vivants
En les réduisant en poudre
Entre la voix d'une femme
Et le chuchotement des enfants
Je dessine le visage de l'espérance
Le cafard devient une image infâme
Et sa présence dégage une odeur rance
Qui s'écrase sous le flambeau de la foi
On s'en sort Inch'Allah...
Le confinement est un remède
Qui nous protège d'une maladie laide
Chaque mal s'achève
Comme la fin d'un rêve
Rougie Mohamed
Argenteuil le 31/03/2020
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