Le Poète imaginaire
Certains vers imbuvables n’ont pas l’air difficiles,
Il suffit d'une fable aux propos imbéciles...
Moi je suis un ivrogne, enivré de leurs mots,
De vers à belle trogne, qu'ils soient vilains ou beaux...
Qu’ils soient inacceptables à l'envers ou bien vides,
Ou même s'ils sont vains, j'aime bien les chanter,
Quant au verre à ma table, trop plein de son acide,
Je le prends par la main, et lui croche le pied...
Comme un ciel effacé, ma blanche balbutie,
Ses mots ont oublié de prendre leurs béquilles,
Tous les vieux maux s'écroulent en Vers entrelacés,
Tandis que l’encre coule, de ma plume blessée...
Dans l'ambiance frivole imprégnée de magie,
Notre tapis s'envole avec ma fantaisie,
Et je bois, mon amour, les rêves de l'absinthe,
Qui content ma bravoure en longues et tristes plaintes...
Encore un dernier vers, encore un mot de rage,
Une nuit en enfer au cœur de tes orages,
Ta bouche sensuelle retrousse ses babines,
Et tous les saints du ciel ont l'air de gourgandines...
Et mes yeux sont tombés dans le cauchemar grotesque
Du clown aux mots grimés par sa joie pittoresque,
L’artiste octogénaire que je suis va se taire,
il a écrit ces vers à l’encre imaginaire...
Shovnigorath
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“L'homme est un animal domestique, l'animal est un homme libre” (Shovnigorath)