La fin de Mars le fou
Bien que surpris par ce mal meurtrier,
Ce maudit virus, notre espoir est si grand
En la Divine Nature notre mère alliée
Qui le jugulerait bientôt ardemment
Et redonnerait la joie aux cœurs endeuillés
Car le malheur ne peut s’encrer éternellement
Alors que le mois fou nous invite à la belle saison,
Le temps du soleil, des amours et des fleurs
Où la nature est à ses débuts de gestation,
Vêtue de ramée à la verdâtre couleur
Et gréée de ses acérés fins aiguillons
La précoce aubépine est déjà en fleurs,
Le frêne des chemins a l’épais tronc
A aussi étalé ses pousses de bonne heure,
Même dans mon jardin, mon abricotier
Se réveille de son hivernal sommeil,
Orné de fleurettes au bout de ses tigelles,
Dans le ciel au fond bleu, le beau soleil
Irise de ses rayons la surface des ailes
Frétillantes à la couleur dense ébène
Des premières arrivées, les hirondelles,
Avant-courrières, des contrées lointaines
Revenues nous apporter la bonne nouvelle
De la renaissance du solennel printemps,
Chanté d’arbre en arbre par le merle noir
Très tôt le matin, par des cris perçants
En maître absolue dans son territoire,
La neige des monts ravive les ruisseaux
Et fait gazouiller ses eaux sur les galets,
Des hauteurs jusqu’aux bas des coteaux
Pour les déverser dans le lac dégelé,
Les jeunes poulains galopent à grand élan
A travers les spacieux champs fleurés,
La terre est en fête, c’est le printemps,
Prions pour les âmes des morts enterrés
Et souhaitons prompte réinsertion aux souffrants.
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