Te souviens-tu Nina?
Te souviens-tu Nina de la petite école
Où tout jeune garçon, je te contais fleurette ?
Toi, confuse d’émoi, disais que l’amourette
Devrait durer toujours, au dépit de Nicole.
Cette fille à l’affût espionnait nos sourires
Cachant bien, en son for, de vilains sentiments.
Nous daubions, tous les deux, ses plus sombres délires.
Aujourd’hui, tu le vois, ses vieux ressentiments
N’ont jamais perturbé nos doux projets de môme.
Près de l’âtre, ce soir, ayant passé la gomme
Nous vivons notre Amour sans guetter compliments
Ni viser les plaisirs de Gomorrhe et Sodome.
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Lorsque sera la nuit vous viendrez près de l’âtre
Rechercher la chaleur du foyer flamboyant.
Je serai près de vous, l’œil bien moins foudroyant
En tenant votre main dans ce précieux théâtre.
Voilà bien des années que les dires du pâtre
M’ont appris que l’on doit, croyant ou non croyant
S’adonner tout entier dans un jeu déployant
Pour aimer sa compagne en étant feu folâtre.
Mignonne ! Allons toujours au fond de nos pensées
Chercher dans les pulsions celles non-dépensées.
Nos rides sont des plis disant hélas notre âge.
Mais le feu que je vois flamber là devant nous
M’inspire cet élan empourprant mon visage.
Alors vous, d’unisson, caressez mes genoux.