Oasis des artistes: Poésie en ligne, Concours de poèmes en ligne - 6528 membres !
S'inscrire
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 


Mot de passe perdu ?
Inscrivez-vous !
Petites annonces
Qui est en ligne
112 utilisateur(s) en ligne (dont 98 sur Poèmes en ligne)

Membre(s): 3
Invité(s): 109

BOUCHARBA, Thogomez, Parceval, plus...
Choisissez
bibliotheque de STANSTEAD
HĂ©bergez vos images
zupimages
Droits d'auteur


Copyright



Index des forums de Oasis des artistes: Le plus beau site de poésie du web / Poésie, littérature, créations artistiques...
   Contes et nouvelles (seuls les textes personnels sont admis)
     INTERVIEW du poète CHIBANI
Enregistrez-vous pour poster

Par conversation | Les + récents en premier Sujet précédent | Sujet suivant | Bas
Expéditeur Conversation
Chibani
Envoyé le :  14/3/2020 17:48
Membre banni
Inscrit le: 9/12/2009
De: Val d'Oise
Envois: 12088
INTERVIEW du poète CHIBANI
Je ne me rappelle plus de quand date cet interview, sans soute avant que je m'inscrive sur Oasis.

Je viens juste d'en retrouver la trace sur mon ordi.

NOUR, l'interviewer qui m'a proposé cela, je ne l'ai jamais rencontré et je le regrette. L'extinction de Jepoeme n'a pas permis qu'on finisse cet entretien dans lequel il m'a poussé au maximum de ma confession. Il m'a semblé (utile n'est pas le mot qui convient pas plus que nécessaire) plutôt amusant de vous le soumettre si l'envie de le lire peut vous intéresser.
Quoi qu'il en soit, c'est trop tard, je viens de le publier. Peut-ĂŞtre aurez-vous une autre image de celui qui partage vos loisirs.

A vous, bonne lecture ou pas. GUY




INTERVIEW du poète CHIBANI

Nour:
Bonjour Guy, et merci d'avoir aimablement répondu à mon invitation, malgré les risques que puisse encourir cette première initiative, et dont vous étiez conscient dès notre premier échange. Je salue donc très vivement votre confiance et votre courage, et vous souhaite la bienvenue sur le plateau de Poésie Toute: émission virtuelle qui espère pouvoir interviewer un certain nombre de plumes, si variées, ayant laissé de si belles traces sur Je.Poème.
Commençons d'abord par un petit mot, le vôtre, pour vous présenter vous-même à votre public qui souhaiterait en savoir un peu sur l'itinéraire de son poète légendaire qu'il a l'habitude de voir chaque jour sur l'écran.

- Guy : En dehors du fait que je suis sur ce site depuis novembre 2008, on est à l’aube des 4 ans de présence, deux personnes seulement me connaissent de visu et peuvent attester que mon avatar n’a pas trop vieilli dans ce laps de temps.
Je suis originaire du Tarn, enfant tardif d’une famille de garde-barrières, j’ai été bercé les premières années de ma vie par les sifflements des locomotives à vapeur dont le souvenir me fait encore courir, presque 80 ans plus tard.
J’ai fait mes premières armes scolaires à Caussade dans le Tarn et Garonne, où mes parents avaient pris leur retraite où malheureusement ma mère décéda la nuit de Noël de mes 8 ans. Deux ans plus tard, en 1943, mon père m’abandonnait en région parisienne, à Courbevoie exactement, et j’ai été élevé par deux charmantes vieilles filles sans qui je ne serais pas ce que je suis aujourd’hui.
Mes études pendant la guerre se passaient plus souvent dans les abris que sur les bancs de l’école ce qui fait que je n’ai même pas comme diplôme le Certificat d’Etudes Primaire.
J’ai touché mon premier salaire à 17 ans et s’il me fallait détailler toutes les professions que j’ai pu exercer, il me faudrait un livre entier. Tout se résumera le 31 décembre 1999, lorsque je pris ma retraite à l’âge de 67 ans car je ne voulais pas travailler sur deux siècles.
J’ai bien entendu fondé famille et j’ai encore mes petits-enfants à proximité et c’est par eux que je suis arrivé à l’écriture. Tour d’abord, comme tout un chacun je pense, pour mémoriser ma vie, puis pour leur écrire quelques scénettes afin de les distraire et progressivement, des fables et l’enchainement s’est fait jusqu’à ce que j’ai eu connaissance de jepoeme où j’ai maintenant de nombreux amies et amis.


- Nour:

Une autobiographie fort impressionnante qui mérite sans doute d'être développée dans un roman. D'autant plus que votre prose n'a rien à envier à votre belle poésie. Vous avez su nous émouvoir en parlant de ce petit écolier que vous étiez, de ce "renculon" comme vous disiez ailleurs dans un poème ainsi titré .
Mais pour faire vite allons Ă  la fin de votre CV. A ce moment oĂą, devenu chibani - terme qui signifie vieux ou vieillard en arabe dialectal, n'est-ce pas?- vous avez fait vos premiers vers.
A quel âge devient-on poète? Nul ne le sait. Mais ce qui est sûr c'est que Madame La Muse possède un agenda secret où elle fixe la date du premier rendez-vous avec les personnes à qui elle désire se révéler!
Dans le cas qui est le vôtre, c'est après un long parcours que vous êtes enfin entré en poésie, afin de couronner une vie très riche en expériences. Ma question portera alors sur le premier registre poétique dans lequel vous avez commencé à exercer votre métier de poète: à savoir la fable! C'était et c'est probablement encore votre registre de prédilection. Est-ce parce que vous êtes un papi poète? Un grand amoureux de La Fontaine? Ou est-ce plutôt parce que vous croyez qu'en général la poésie ne serait pas ou serait moins belle en dehors de la narration ?

- Guy :
À vrai dire je ne me pose pas la question comme ça.
Depuis toujours, j’ai été amoureux de la nature et par conséquent de tout ce qui la compose, en particulier les animaux, qui plus est les insectes parce qu’ils sont en général mal perçus dans notre monde d’humain.
La Fontaine ! Qui n’aime pas ses fables et allégories ? Je n’en suis pas exclu bien que je n’en sois pas non plus un fan inconditionnel. En fait avant de commencer à écrire, je ne connaissais de lui que les classiques que l’on apprend à l’école primaire – La cigale et la fourmi – Le loup et l’agneau – Le rat des villes et le rat des champs – en sont quelques exemples.
Ce que j’aime dans ce registre, et c’est là que La Fontaine a montré toute sa pertinence, c’est de pouvoir accorder aux animaux que je mets en scène des paroles d’humain. Quoi de plus jouissif de savoir faire apparaître différents caractères, différentes qualités mais surtout défauts, sans que celui qui me lit ne se sente visé. Mais il m’arrive aussi de les faire silencieuses comme ma dernière publication – L’âne, le puits et la vérité.
Pour terminer cette parenthèse, j’ai eu le privilège pour le tout premier concours auquel j’ai participé pour me jauger, concours à participation mondiale organisé par la ville de Château-Thierry, qui est comme tout un chacun le sait la Ville de notre bon Jean, d’être lauréat pour ma fable : L’âne et le lièvre.
Pour me résumer sur ce chapitre, c’est certainement le Pépé poète, je n’aime pas la modernisation en papi, qui m’a fait écrire ces fables et également des nouvelles et autres fantaisies sur ce thème.


Nour
Oui j'ai lu les deux fables que vous venez de citer: "l'âne, le puits et la vérité" et "l'âne et le lièvre" qui mérite en effet d'être primée. Et bien que vous ne soyez pas un fan de La Fontaine, on a l'impression en vous lisant que vous êtes un de ses grands héritiers. Au sens où, si l'on se permet cette hyperbole, La Fontaine ne serait pas seulement un poète, mais qui plus est un symbole incarnant, à lui seul, tout un genre littéraire, celui notamment de la fable, tout comme le seraient dans d'autres traditions un Ésope ou un Ibn Al Mokaffaa (l'auteur du fameux "kalila wa dimna", présenté comme étant une traduction du Pantchatantra!)
Arrêtons-nous un instant devant ce métier de fabuliste: pouvez-vous dévoiler à vos lecteurs quelques secrets professionnels ? Quelles sont par exemple vous sources d'inspiration? Et quelles sont surtout vous sources de documentation ? Car on ne peut écrire sur un animal sans avoir une degré de connaissance requis qui nous autorise à en parler? Il est évident que l'on ne saurait mettre en scène un rhinocéros par exemple, si l'on ignore tout de cet animal ou si le peu que l'on connait sur lui reste insuffisant? Au fait, avez-vous écrit sur un animal ou une bestiole qui n'aient pas encore fait objet d'aucune fable ? Française bien entendu!


Guy : Tout d’abord, je reviens sur le paragraphe précédent. Vous me dites : A quel âge avez-vous commencé votre métier de poète ?
Ce n’est pas un métier, ce n’est qu’un passe-temps, une agréable façon d’occuper mes neurones, un moyen aussi de ne pas vieillir devant un écran d’images insipides, et pourquoi pas disons-le également, un échappatoire à ce temps, à cette vie qui s’amenuise tous les jours.
Pour en revenir aux fables et sur votre remarque très élogieuse sur cet éventuel héritage de ce grand écrivain, certains se sont amusés à m’appeler Chibani de La Fontaine et même à m’envoyer du Maitre comme si j’en étais un. Que dieu m’en préserve, je ne suis et je l’ai précisé dans le paragraphe précédent qu’un vieil homme qui s’est engagé dans cette voie (vous l’avez vous même spécifié en rappelant que chibani est en langue arabe le vieillard ou l’ancien, d’ailleurs j’utilise ce pseudo pour rendre hommage aux amis tunisiens qui m’en ont honoré).
Je n’ai pas comme vous semblez le croire de connaissances particulières ou approfondies sur le monde animal. L’observation est mon premier moteur et mon imagination fait le reste. Voilà en quoi se résument mes sources de documentation, hors une encyclopédie en deux volumes sur la vie des animaux que j’ai achetée, il a fort longtemps avec mon premier salaire.
Votre remarque sur le rhinocéros m’amuse car mis à part un safari photo au Kenya et de rares visites de zoos, je n’ai sur cette faune dite sauvage aucune documentation hormis une mémoire visuelle. Donc, comment je fais pour écrire des fables sur un monde que je ne connais pas scientifiquement ? Je me pose également la question et pour répondre plus précisément à celle-ci, tout en y associant cette autre de savoir si j’ai écrit un texte sur un animal non encore mentionné dans une fable, en toute modestie, je peux répondre affirmativement. Deux titres seulement pour l’exemple : - L’Etrille et le Bernard-l’hermite – et – L’hippocampe et l’hippopotame - voilà qui nous rapproche du rhinocéros !
Et pour mon plaisir j’en ajouterai deux autres : - Le grillon qui n’avait pas d’oreilles – et – La girafe qui n’avait pas de cou. Pour le coup, sans jeu de mot, sur ces deux sujets, la documentation est impossible à trouver.


Nour:
J'étais sûr que je trouverais chez vous des empreintes d'originalité. Et à ma grande satisfaction, j'en découvre déjà une qui n'est pas des moindres. C'est sans conteste un enrichissement culturel que de voir arriver de nouveaux animaux au zoo de la fable française ! Un précieux cadeau de Monsieur Guy!
Au fait, j'espère que l'on organisera à Je.Poème ou ailleurs des concours sur d'autres animaux qui jusque-là n'ont jamais pris le microphone, et qui n'ont pourtant pas l'air d'être timides, loin s'en faut. C'est quand même assez bizarre dans une société démocratique qui respecte le droit à la parole!
Mais passons à autre chose, si vous permettez. Monsieur Guy, vous n'êtes pas qu'un pépépoète fabuliste, soucieux de participer à l'enseignement de la sagesse par le truchement des personnages thériomorphes qui peuplent la jungle de l'imaginaire occidental. Vous avez également à votre actif un nombre impressionnant de poèmes appartenant à d'autres registres très variés. Pourriez-vous nous livrer d'autres secrets de votre métier de poète ? Je reprends ce terme, à dessein, pour lever un équivoque: ce n'est pas au sens socioprofessionnel que j'emploie le mot métier, lequel sens supposerait, il est vrai, une série de dichotomies dont celle, qui s'impose la première, de professionnel vs amateur. Non, ce n'est dans ce sens, que vous avez d'ailleurs raison de saisir - et de critiquer - sans indication contraire de ma part, mais plutôt dans le sens où même un auteur qui n'ait écrit qu'un seul poème aurait quand même exercé le métier de poète en manipulant un matériau linguistique, en proposant un savoir culturel et en appliquant un savoir-faire pour créer son œuvre artistique, quelle que soit par la suite sa valeur esthétique. C'est sûr ces moments intimes de la création que porte ma curiosité. Comment préparez-vous vos gâteaux poétiques, Monsieur Guy ? Y a-t-il chez vous un certain rituel de l'écriture ? Vos rendez-vous avec la Muse sont-ils ponctuels ? Sont-ils discrets ? Et quel est le secret de cette étonnante profusion qui vous a promis au rang des poètes légendaires, pour parler à la Je.Poème ?

Guy :
C’est justement le légendaire qui me nuit. Ce qualificatif n’est donné ici qu’en fonction du nombre de publications déposées ; il n’y a rien de légendaire en cela !
Mes recettes de cuisine.... si seulement j’en avais une. Je ne sais quoi répondre sur ce sujet et je subodore que peu en possède quel que soit leur talent. Vais-je mettre du rhum, vais-je mettre de la cannelle, la question ne s’est jamais venue en ce sens. Tout démarre sur intuition, une idée subite, un mot, une réflexion que j’entends, je les note et ils peuvent rester sur mon carnet ou dans la mémoire de mon ordinateur durant un temps indéterminé avant qu’ils ne me parlent à nouveau.
Je ne suis pas un stakhanoviste de l’écriture, j’écris pour mon plaisir. Je peux rester plusieurs jours sans idées, sans écrire et c’est là que je me rends compte que c’est devenu un besoin, j’allais dire une addiction si ce besoin ne me permettait pas de me vider de ce qui m’encombre. Un ennui, un souvenir encombrant comme dans cet essai - Le renculon - mais ne n’est pas la seule facette de mes envies. Faire plaisir en est une autre, répondre à certains défis sur ce qui semble impossible m’attire – Le fil, l’aiguille et son chas – édité en deux versions, fable et classique, en est le meilleur exemple.
Nonobstant cela, il n’y a pas de rituel, ni de moments privilégiés, c’est l’occasion qui fait le larron. Il m’arrive parfois lorsque je conduis ma voiture de me garer sur le côté car un quatrain vient de me traverser l’esprit. Dans le temps, je me réveillais pour consigner les élucubrations nocturnes de mon cerveau ; je ne le fais plus et j’enrage souvent de ne pas retrouver le moindre mot de ce que mon esprit à cogité dans la nuit.
Donc rien de ponctuel quand à ma mise en écriture et pas non plus de discrétion particulière. Je peux proposer à mon entourage de leur lire le début d’un poème avant de l’avoir fini et les réactions obtenues peuvent parfois orienter différemment l’épilogue.


Voilà, c'est fini et malheureusement cela se termine sans le mot fin. Merci d'avoir été jusqu'au bout.


----------------
.

eolienne
Envoyé le :  14/3/2020 18:34
Webmaster
Inscrit le: 22/6/2005
De: RĂ©gion Parisienne
Envois: 40406
Re: INTERVIEUW du poète CHIBANI
fleurette des bois
Envoyé le :  26/3/2020 22:13
Plume de platine
Inscrit le: 1/9/2011
De: KIEL Allemagne du nord
Envois: 4003
Re: INTERVIEW du poète CHIBANI
Je n'ai lu que la première partie je reviendrai
merci de ce partage Chibani
berrichonne
Envoyé le :  14/5/2020 21:29
Plume de diamant
Inscrit le: 17/6/2008
De:
Envois: 16849
Re: INTERVIEW du poète CHIBANI
Et bien voilà, j'en sais un peu plus. Chibani je croyais que c'était ton nom, comme quoi ! Dur d'être orphelin à 8 ans. Et puis Courbevoie que je situe bien j'ai travaillé 10 ans sur le site de La Défense dans la Grande Arche.


----------------
La vie est belle il faut savoir l'apprécier.

ZAGHBENIFE
Envoyé le :  28/5/2020 19:14
Mascotte d'Oasis
Inscrit le: 7/11/2015
De: ALGER
Envois: 33170
Re: INTERVIEW du poète CHIBANI
un parcours d'un vécu qui t'a fait connaitre un tas de situations dures ou douces, mais qui t'ont formé et qui t'ont donné une base pour être ce que tu es, comme une récompense
merci Guy


----------------
https://www.edilivre.com/peregrinations-29f53ef39f.html/

Sybilla
Envoyé le :  13/8/2021 22:52
Modératrice
Inscrit le: 27/5/2014
De:
Envois: 93821
Re: INTERVIEW du poète CHIBANI
Bonsoir Guy,

Merci de nous avoir livrer ces confidences sur ton parcours bien Ă©mouvant !



Douce soirée !
Amitiés
Sybilla


----------------
Presque toutes mes poésies ont été publiées en France et ailleurs avec les dates "réelles" de parution.


Le rĂŞve est le poumon de ma vie (citation de Sybilla)

Par conversation | Les + récents en premier Sujet précédent | Sujet suivant |

Enregistrez-vous pour poster