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Expéditeur Conversation
PaulMUR
Envoyé le :  6/3/2020 16:37
Plume d'argent
Inscrit le: 12/4/2019
De:
Envois: 493
Considérations
Je suis né par le plus pur des hasards dans une île de la méditerranée.
J'ai atterri au nord du continent européen à un âge où l'esprit se cherche encore.
Et je suis là encore. Encore.
Plus pour longtemps.

Un jour viendra où je me reposerai dans le sable et la brume du temps et des sentiments.
Je cherche des arbres, des herbes pour m'abriter et me nourrir.
Des fleurs pour avoir des couleurs dans les yeux et des odeurs dans le nez pour rêver à d'autres aurores.
Du vent pour m'apporter les embruns d'autres terres que je ne connais ni ne connaîtrais jamais.
Mais qui me permettront de rêver à d'autres vies que je ne vivrais jamais.
Tout simplement.

Je cherche la vie. Mais comment ?
Où suis-je ? Dans quel monde ais-je atterri ?
Je suis le fil des événements que le système scolaire d'abord et les médias ensuite nous racontent et je ne m'y retrouve pas. Ce que l'on m'explique n'est pas mon monde.
Pas celui dans lequel je vis.
Me suis-je trompé de monde ou le monde m'a-t-il trompé ?
Suis-je inadapté à ce monde où ce monde n'arrive-t-il pas à s'adapter à moi ?

J'ai cherché à comprendre le monde en étudiant ses rythmes musicaux, ses habitudes sexuelles, ses buts de force et de détresse, ses rythmes humains pour le pouvoir et l'amour, et la tendresse qui m'a souvent ému.
Car la tendresse m'a toujours ému.

Voir un superbe ignorant disant des choses horribles et stupides mais qui lorsqu'il se trouve devant un problème épineux et éthique faire les gestes dignes d'un dieu, contraire à tout ce qu'il a pu dire auparavant et répondant à la question : pourquoi ? « C'est ce qu'il m'a semblé normal de faire ».
Donc, le monde n'est ni blanc ni noir . Il reste des stigmates de bon sens et de tendresse.
Mais la tendresse est une faiblesse en ce monde.
Elle m'a toujours trahi.

Donc : je dois dire : « je suis faible et un être externe à ce monde ».
Suis-je donc un humain ? Question.
Je ne me retrouve pas dans cet écran télévisuel opaque qui tend à décrire ce qui n'est que le tempo d'une habitude des sens à retrouver dans l'image et le son ses habitudes terrestres que l'on croit intéressantes et qui ne sont que l'inutilité de nos habitudes à l'inintéressant de notre vie.
Suis-je donc vivant ou ne suis-je que l'écorce éphémère qui sert à protéger l'image de l'arbuste qui est sensé naître et vivre et mourir un jour.
Qui suis-je ? Question facile. Rien ou pas grand chose.
En regard de l'univers où nous sommes, moins qu'un atome.
Et pourtant.

Si le monde où nous vivons est aussi vide que l'espace entre le noyau et le ou les électrons d'un atome, il reste beaucoup d'espace pour décrire ou réécrire l'histoire.
Et effectivement, il est temps de réécrire l'histoire.
Réécrire ce que l'on nous a inculqué, murmuré, raconté, dupliqué, inculqué sans aucune preuve de l'évidence des faits.

Les faits sont des évidences mais ils ont été tronqués, abusés, distillés, traduits, travestis pour apparaître comme d'autres évidences, contraires à la réalité des faits.
Car connaître ce que l'on est est un premier pas pour la connaissance de soi comme de son environnement.

Savoir d'où l'on vient et où l'on est permet de poser les questions primordiales.
Où allons-nous ?
Question simple, multiple et complexe et pourtant au centre du questionnement de la vie.
Qui suis-je ?
Où vais-je ?
Quel est mon but ?
Pourquoi et comment suis-je là ?

Suis-je le simple syndrome sexuel qui me force à m'accoupler dès que je vois une créature du sexe opposé quel qu'il soit et où qu'il soit  ?
Dois-je accomplir des gestes quels qu'ils soient, dire des mots avoués ou inavoués, écrire des récits réels ou fantasmagoriques pour prouver mon existence qui n'en est peut-être pas une ?
Est-ce cela le but d'une vie terrestre ?
Naître, vivre et mourir.

Naître, c'est simple.
Nous n'avons aucun choix.
Soit nous sommes désirés, soit non.
Dans le deuxième cas, la mort est une solution rapide et définitive à nos problèmes. Nous devons subir notre sort selon les parents qui nous ont fait naître.
Riches ou pauvres, aimants ou non, ouverts d'esprits ou pétris dans leurs traditions séculaires ou sociétales.
Et souvent, la réalité tient de l'un et de l'autre, mais dans quelles proportions ? Même eux ne se l'avouent pas.
Car pour connaître la réponse il faut se poser la question.
Ce que peu de parents font.

Vivre est déjà un début de choix.
Vivre est une autre histoire.
Vivre équivaut à subir d'incessantes pressions de la famille, des amis, de collègues et de la société qui nous entoure.
Il faut se plier à d'étranges habitudes, symboles du paraître et de l'appartenance. Symboles qui ne nous symbolisent aucunement dans l'être que nous sommes.
Vivre est un carcan inhumain pour un homme, qu'il soit de sexe féminin ou masculin.
Pour un être cherchant l'épanouissement dans sa liberté individuelle qu'elle soit bassement sexuelle ou, bizarrement, sinon intellectuelle mais pensée et réfléchie, la vie est anti-liberté, anti-humain, anti-soi, anti-tout et surtout : horrible.
Vivre est une suite d'événement reçus, perçus et malheureusement vécus durant un temps qui approche ce que nous appelons, peut-être à tort, l'éternité.
Car toute souffrance nous paraît éternelle, tant qu'elle dure.
Devons-nous endurer cette souffrance pour appartenir à une société qui ne correspond pas à nos souhaits, désirs et rêves de vie.
Devons-nous nous taire quand les remarques qui nous sont adressées pour notre non-appartenance à cette suite d'incongruités que l'on appelle le vivre ensemble nous semblent des sommets de stupidité, d'ignorance et de soumission voués à de futurs troubles mentaux.
Devons-nous taire notre libre arbitre et notre liberté d'expression pour entrer dans le moule de la stupidité ambiante du paraître et de l'appartenance à un groupe dont nous n'apprécions ni les habitudes ni les finalités .

Faire le singe quand on se veut lion.
Faire le lion quand on se veut gazelle.

Chaque instant de la vie est un moment unique.
Et cet unique instant peut être une plaie béante pour l'avenir de notre vie. Plaie qui ne se cicatrisera peut-être jamais.
Chaque plaie nous apprend mais elle reste toujours en nous, sournoise, à l'affût des événements que nous interpréterons toujours à travers son prisme, souvent destructeur, rarement bénéfique.
Des moments agréables seront détruits par notre analyse à travers ce prisme.
Et ce nouveau moment qui devrait être unique est un enfer à supporter.
L'enfer porte la vie comme la vie porte l'enfer.
Et pourtant, la vie continuera ou s'éteindra. Malgré nous et malgré le reste. La vie est enfer mais reste la vie.

La vie humaine est une minuscule poussière dans l'infini du monde. Nous passons notre vie dans le but de nous reproduire afin de gagner une éternité que nous ne connaîtrons jamais. Car toute vie est une fin.

Et le monde quant à lui évite de se reproduire. Il s'éclate, se rassemble, se sépare et se fond pour renaître toujours autre, différent à chaque fois. Il tente toutes les possibilités imaginables et inimaginables pour se découvrir à nouveau.
Mais il ne meurt jamais.
Quand il en a assez de sa vie, il s'engouffre dans un trou noir et se réinvente une nouvelle vie. Quand il en a assez encore, il s'expulse et s'étend, se combine et recombine en d'innombrables figures et compositions toujours neuves. Il se redécouvre et vit une nouvelle vie dans un temps qui lui est propre, en secondes ou millénaires, dans un espace toujours changé.
Il ne connaît pas l'ennui comme nous le connaissons.
Il ne connaît que le toujours neuf, la découverte et les nouvelles vies qu'il se crée en créant d'autres vies, d'autres espaces, tant de galaxies avec leurs soleils différents et pourtant proches. Tant de lumière pour éclairer le vide. Il ne connaît pas le froid, toujours à trois degrés au dessus de la mort quel que soit le lieu où il se trouve. Mais parfois dans les chaleurs immenses et suffocantes. Le jardin d’Éden toujours renouvelé, repensé, détruit et recréé.
L'univers est une vie que nous ne connaîtrons jamais. L'univers est la matrice de nos rêves. Mais jamais nos rêves n'atteindrons la base dialectique de la vie qui n'a aucune dialectique que le penser, le vouloir et l'envie.
L'univers est sa propre matrice. L'univers a ses envies. L'univers a son temps qui n'est pas le nôtre et que nous ne comprenons pas.

Notre vie est enfermée dans nos certitudes incertaines, dans nos cloaques du vécu terrestre, dans notre misère intellectuelle.
Et pourtant.

Cette vie pourrait être une autre vie. Cette vie pourrait être un océan de vies. Cette vie pourrait être notre rêve accompli et nos rêves inassouvis. Cette vie pourrait être ...

Mais il y a l'autre vie.
Nos habitudes, nos défauts que nous ne reconnaissons pas. Cette servitude à paraître et à se conformer à la société dans laquelle nous vivons et surtout survivons. Cet emplâtre qui cache nos besoins de base et qui annihile nos désirs profonds. C'est une vie que nous ne vivons et ne vivrons jamais. C'est un rêve qui jamais ne se réalisera. Car nous sommes ce que nous sommes c'est à dire à peu près rien.

Non que nous ne sommes pas. Non que nous ne pourrions pas.
Mais simplement parce que nous sommes nous-mêmes. Êtres fragiles et soumis à nos peurs et angoisses. Êtres finis par nos faiblesses qui nous empêchent de devenir ce que nous pourrions être. Nous préférons l'avoir à l'être. Et in fine, nous ne sommes rien et n'avons rien. Rien que la somme de nos incompétences, de nos désirs bafoués, ressassés mais inhibés et refoulés dans notre subconscient. Nous passons notre vie à nous tuer à petits feux.
Pourquoi ?

Pour cette parodie qui ne représente même pas l'image d'une vie. Pour cette image qui n'est que parodie. Pour ces quelques instants pris sur l'éternité.
Pourtant quelques instants pris sur l'éternité pourraient faire que nous soyons nous-mêmes et grands, porteurs d'une étincelle comme un soleil vivant participant à ce grand destin qu'est l'univers.
Mais comme toujours, nous sommes à côté, préférant regarder les destins s'accomplir plutôt que d'accomplir le nôtre. Même les racines vivent et finissent par éclore pour créer des fleurs, des arbres et tant de choses merveilleuses. Nous : non.

Nous nous enfermons dans ce cloaque qu'est ce que nous supposons être une vie et nous protégeons de la plus malheureuse façon soit en disparaissant pour n'être pas remarqué, soit en digressant ou éliminant l'autre que nous nommons rival et nous nous apercevons par après que la vie n'est pas une vie sans lui. Nous avions besoin de lui pour être car ce que nous sommes est toujours à l'aune de quelqu'un d'autre. Mais il est souvent trop tard car le mal est fait.

L'animal humain qui se dit sapiens sapiens n'a aucune sagesse. L'animalcule humain que nous sommes est un prédateur pour les siens et malheureusement aussi pour les autres. Si l'on suit son histoire, les rares moments de paix qu'il s'est payé avec les siens comme avec les autres espèces sont comme des micro-secondes dans une éternité. Si peu.
Que de temps perdu à chercher la sagesse et n'avoir été que bassesse.
Que de temps à chercher la lumière du soleil dans l'ombre de nos pensées viciées par nos comportements stupides et barbares.
Méritons-nous la vie ? J'en doute.
Que reste-t-il ?

La mort.
Cette finalité que nous redoutons tant. Cet obstacle incontournable que nous ne contournerons jamais. Toute notre vie est rythmée par ce but qui nous torture à chaque instant. Chaque instant est une lutte contre cette fin que pourtant nous n'éviterons pas. Et nos actes ne sont que l'image que nous donnons de la mort.
Pour toutes les espèces, la mort est le terreau d'une vie nouvelle qui à travers sa fin permet à d'autres de vivre et prospérer. D'autres espèces qui sont sa pitance journalière. L'homme non.
L'homme se veut une fin en lui-même.
L'homme se veut ultime. Réussira-t-il à détruire tous ses rivaux internes ou externes pour n'être plus que lui, seul et méprisable, unique espèce sur une planète oubliée parmi les galaxies.
Peut-être.
Sybilla
Envoyé le :  8/8/2021 22:45
Modératrice
Inscrit le: 27/5/2014
De:
Envois: 95501
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Re: Considérations


Bonsoir PaulMur,

J'espère que tu reviendras parmi nous toutes et tous !
Superbe récit que j'ai aimé lire !



Belle soirée !
Amitiés
Sybilla


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Presque toutes mes poésies ont été publiées en France et ailleurs avec les dates "réelles" de parution.


Le rêve est le poumon de ma vie (citation de Sybilla)

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