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     Scènes sur cene (Un repas de famille)
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Expéditeur Conversation
Parceval
Envoyé le :  17/2/2020 17:13
Plume de platine
Inscrit le: 11/4/2011
De:
Envois: 3484
Scènes sur cene (Un repas de famille)


SCENES SUR CENE (Un repas de Famille)

La table est dressée, les couverts en bataille. L’heure de l’apéro sortait pile à l’horloge. Grand’mère et les Tatas, Tonton et Grand’Papy lorgnaient d’un air ravi du coté du whisky… Il manque Mélodie (Mélodie c’est ma fille)
Enfin le carillon annonce qu’on va pouvoir, selon la tradition, festoyer en famille. Je vais ouvrir la porte, accueille l’étudiante, revenue de goguette, comme tous les samedi soir.
Tu sais, annonce-t-elle, je t’amène un copain. Le couloir est très sombre, je vois mal dans le noir… No problème Mélodie, on fera de la place. C’est là que je distingue, émergeant du couloir, un malabar étrange, avec des yeux tout blanc, casqué longues rastas, quand même en costar ; car le reste était noir.
Je te présente Ali, susurre ma Chérie. Un reflexe poli, car je suis ébahi, je dis : salut Ali ! Et ils font leur entrée dans la salle à manger. Une entrée remarquée, avec un franc succès. Et toute la tablée, c’est sur estomaquée, dégage deux couverts. Marianne (c’est ma femme) je vois est toute blanche, Tonton Henri tout rouge, les autres à l’avenant. C’est un vrai arc-en-ciel…
Après les politesses, notre petite Altesse, annonce tout de go : C’est mon ami Ali, qui partage mon lit !
Bon, pardonnons jeunesse… D’où viens-tu donc Ali ? De la Côte d’Ivoire, étudiant sciences-po, en attendant, bien sur, une carrière glorieuse dans la diplomatie. Chers Monsieur et Madame, vous m’êtes sympathiques, et votre Fille aussi ; nous avons dans l’idée, de bientôt nous marier !
L’affaire est d’importance, le silence complet ; Marianne file en cuisine, je vais la retrouver. Bon, sèche un peu tes larmes, Lodie nous a tant fait ; tout ça va s’arranger, surtout après manger, on y verra plus clair, ou on essayera….
Nous regagnons la table. Surprise ô surprise, la conversation va bon train autour des verres pleins, et quelques-uns très vides ; Ali est en vedette et les rires fusent là où la glace se brise. C’est vrai qu’il est marrant, l’Ali de Mélodie. Se tournant vers Marianne, un plateau à la main : souffrez, chère Madame, bientôt Belle-Maman, pour vous remercier de m’accueillir à table, que j’offre ces produits, ces quelques friandises, lesquels dans mon pays, ouvrent bien l’appétit.
Ces boulettes fumées, savamment composées de viande de tatou, de tripes de kapïaï et de pili-pili, donnent le fin du fin des gourmets de Lomé ; ils se consomment ainsi à l’alcool de kawa, coco et magnolia, dont le flacon ici,- le voili le voila- est un nectar précieux, même à l’autel des rois…



Devant tant d’insistance, d’esprit de bon aloi, nous goûtâmes aux mets et bûmes la mixture. Aussitôt la tablée frise l’apoplexie, car, comme dit le proverbe africain « Tante y va à l’épice, tombe au précipice ». Quant à l’alcool mixé, cerise sur la tarte, n’éteint pas l’incendie, mais purge le Vésuve, sinon le Sromboli !
Les larmes coulent encore et tout le monde crie… Quelques litres d’eau pure, pour retrouver la voix et l’on peut entrer enfin dans le vif du débat. Notons que du hors d’œuvre, des entrées au dessert, tout parait insipide…
Au milieu du repas, les regards sont brillants, surtout ceux des messieurs. Moi-même me surprends à regarder Marianne avec de petits yeux. Eh oui, pas de légende, les sorciers africains connaissent le refrain…
Bon, faudrait atterrir. MĂ©lodie se gondole ; Ali raconte encore le lion est mort ce soir. Le temps est aux palabres.
Juste coté palabre, l’oncle Gilbert et tante Adèle ont l’air de faire la gueule.
Ce sont les seuls et Mélodie a vu et surprend quelques propos acides… Il sera dit que cette situation délicate et inattendue qui promettait de se résoudre en douceur n’ira pas à terme en termes pacifiques. C’est qu’il ne faut pas la chercher ma Lodie. Passe encore qu’elle nous joue surprise sur prise et devine qui vient dîner ce soir dans la même représentation, mais en plus elle explose :
Dis-moi super Tonton, je sens comme un malaise… Y te plait pas mon Ali ? Il te fait l’humeur sombre ou tu sors le drapeau fleur de lys ? A moins que Tante Adèle t’ai viré du plumard où tu ne brilles plus ? La poudre va parler !
Gilbert : Dis-donc, petite conne, arrête un peu ton char ; que tu sois une friponne, je m’en tape le dard, mais que tu nous inflige un mari andalou, comprends bien ça petite, tu es sortie des clous…
Mélodie : Eh bé, Tonton puriste, la couleur de la peau, c’était plutôt l’excite, quand t’étais au Tonkin. Et la petite bonne, après à Tombouctou, il semble bien qu’Adèle lui ait serré le cou !
Le sursaut de l’Adèle qui répond en beuglant : Aie un peu de respect, au moins pour tes parents ; l’a beau être un marrant, ce n’est qu’un mécréant, qui sois-en bien sûre, me ferait l’épouvante, croisé dans un sentier par une nuit sans lune. Tu es dévergondée, honte de la famille !
Mélodie de rugir : Tatie sale hypocrite, il te ferait plaisir l’hallali de l’Ali !
Suffit que j’articule, avant qu’on vienne aux mains, je ne veux plus entendre vos propos insensés ; on peut être surpris du choix de Mélodie, elle nous en a fait d’autres, mais il n’est point question d’offenser son Ali, par vos propos insanes, continuerons sans vous, avec priorité à l’hospitalité !


Accédez, cher Ali, à mes excuses plates pour ces deux abrutis. Marianne, du champagne, amène le gâteau, que la paix nous revienne avant les petits rots… C’est l’anniversaire de la Mémé Justine, collection de balais, on n’ose plus compter.
Et le gâteau arrive : un somptueux fraisier, richement décoré, hérissé de bougies rouge, bientôt allumées. On fait péter les bouchons ; la mise sur orbite épargne de peu le lustre…
La chorale est prête, mais Mémé n’est plus de taille : extinction de trois bougies, elle est toute essoufflée et récupère son dentier. Ali et Mélodie encadrent l’Aïeule et l’on remet le couvert. Le chœur à pleins poumons entonne Happy Birthday , les murs en tremblent.
Ah, mes enfants ! La jeunesse à du souffle : c’est typhon sur Nagasaki, on frise l’Ouragan sur le Caine… Ici en l’occurrence, c’est projection variée de gélatine rose et bougies fumantes. On trinque à Mémé.
Tiens Marianne a fait de la crème brûlée ? Non, car, alarmée, voila qu’elle chevrote : Putain, ma belle nappe en coutil damassé ! Effectivement ça fume et ça sent le roussi. On noie illico la cata au champ Canard Duchêne. Quelle misère ! Sacré ambiance, hein Mémé ?
Perdu dans le brouhaha des nombreux commentaires, j’entends comme un refrain, façon arheu, arheu. Pourtant pas de baby céans, je serais au courant. Faisceau panoramique : je vois c’est Philibert, le petit de Prosper. Il est tout empourpré, les mains vers son gosier. On sonne alerte rouge ! Ali, c’est un rapide, il choppe le bambin, lui fait tout ce qu’il faut pour cracher le morceau. Lequel morceau est un bouchon de roteuse qui va atterrir dans le fraisier. Où va-t-on,
si jeune et déjà alcoolique ?
Ali est un héros, il est félicité, tout à fait adopté. Il salue l’assistance dans une révérence, file tête baissée s’encadrer le buffet (Il y avait du fraisier qui cirait le parquet)
Le cri de Mélodie : Ali est dans les vapes; elle se précipite, lui dit des mots gentils en lui filant des baffes. Nous découvrons ainsi leur vocable intime : Mon prince du désert, mon chocolat au lait, ma bible mon dessert. On passe au bouche à bouche, efficace et expert, puisque l’Ali sourit. Les rastas, ça amortit…
Mes amis, quel dimanche !…
Il est passé de l’eau, sous le pont de Millau. Avec Ali, mon gendre, et avec Mélodie, voila, voila, on gère ; on vide et on remplit de grandes étagères : C’est ça l’import export, ça rapporte de l’or… Gilbert et Tante Adèle, font comptoir à Dakar. Marianne est grand’mère, et moi papi gâteau. Mémé nous a quittés, c’est la vie, c’est la vie ; on tire le rideau.
Parceval Pins Justaret 13/12/12


Chibani
Envoyé le :  15/3/2020 16:08
Membre banni
Inscrit le: 9/12/2009
De: Val d'Oise
Envois: 12086
Re: Scènes sur cene (Un repas de famille)

Récit amusant qui repose sur un thème qui devient de saison !

Juste un petit truc qui me chiffonne... Si Ali vient de le Cote d'Ivoire, il ne vient pas de Lomé qui est la capitale du Togo.

Par contre ce récit je l'ai lu comme une poésie : Y aurait-il au départ une scène en ce genre ?

GUY


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Parceval
Envoyé le :  8/4/2020 10:23
Plume de platine
Inscrit le: 11/4/2011
De:
Envois: 3484
Re: Scènes sur cene (Un repas de famille)
Cher ami d'oasis
Non il n'y a pas eu une scène du genre
Par contre j'ai aimé truffer le récit de rimes enlacées
J'aime jouer avec les mots. Pardon pour Lomé.

Cette scène a été faite "à la prima" en atelier d'écriture
Merci de ta lecture
Bien amicalement

Parceval
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