Je suivais la sonate en do mineur
D'un serin servile, gourmé promoteur
Quand un bonze s'exprima, violemment
Contre un solo de luth en blanc.
Je potassais un passage à niveau
Retardant l'avancée d'un poulbot
Quand s'ouvrit une bouche d'égout
Devant l'aura d'un rendez-vous.
Je cadençais le temps à perdre
Devant Ubu, me disant:"Merdre!"
Quand une framée me traversa
Le cœur, le corps et vice-versa.
Je paressais, dépliant un nuage
Accompagné d'une jeune fille, sage
Quand un flash érafla le ciel
Luminescent, soufflant son fiel.
J'interpellais le monde futur
Lévitant, entre deux murmures
Quand un clone, cynique et pervers
Fit exploser l'audimat, d'enfer.
Je versifiais, Ã une chair, amie
Devant un four, chauffant la vie
Quand la nuit coupa le courant
De mon élan, d'art spumescent.
Je descendais un rosé décent
Dans le patio des assentiments
Quand un fumeux fumeur, calciné
M'agraffa comme un vieux dossier.
Je schématisais mes provisions d'âge
Tout en lésinant, à chaque péage
Quand un arpenteur, entra, par hasard
Dans le reflet go de mon A miroir.
J'étais en avance sur l'étant donné
Où le déjà vu m'avait précédé
Quand le temps comptant m'allouait un sursis
En agrémentant mon état d'esprit.
Je bisais la lune, attisant le soir
Au jeu de l'oisif qui vit en peignoir
Quand l'aube, amusée, ouvrit la fenêtre
Aux rayons cosmiques, en infimes lettres.
Je crawlais, tranquille, dans les flots de l'Ain
En songeant à l'autre et son tour de Rhin
Quand un poisson-chat, échaudé, mouilla
Aux côtés antiques d'un chenal de Troyes.
Je croquais des mûres qui n'écoutaient plus
Que le son du cor, qui s'arrête au Q
Quand un avocat, beurré comme un coing
Aspirait l'écho railleur d'un babouin.
J'enlaçais des âmes, en fondant de joie
À l'angle des nues et d'un feu de bois
Quand se dessinait, au bris d'un miroir
Le visage inquiet d'un pesant espoir.
Je peignais, débrouillard, à l'amorce du jour
Un badigeon d'or, en déclamant l'amour
Quand la nuit, jalouse, noircit le tableau
Plombant, de surcroit, l'Ida... l'Idaho!
Je gesticulais, en tête du possible
Cheminant vers un laconisme risible
Quand un philosophe, apnéiste, diligent
Noyait sa méprise au bar des cléments.
J'exaltais l'art du poète, en souffrance
Dans le soubassement de sa crâne violence
Quand l'envie me prit d'une fine pirouette
Pour clore, en beauté et non en cacahuète...
Hubix.
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bonjour à toutes et tous, je viens découvrir ce nouveau site, pour moi, en espérant pouvoir partager la passion de la poésie avec chacun(e) d'entre vous... Merci d'avance...