Il se languit chaque matin
De ne plus apercevoir
Celle qui, d’un coup de main
Lui offrait son visage.
Pauvre petit miroir
Tes dorures n’y font rien.
Du jour au lendemain,
A disparu, son effigie.
Tu adorais lorsqu’elle te demandait
Si elle était la plus belle.
Tu lui répondais, qu’elle était celle
Qui faisait chavirer les cœurs.
Elle se détournait de toi, ravie
Et tu lui donnais du bonheur
Pour toute la journée.
Chaque jour, elle se soumettait à toi.
Tu l’admirais et tu lui renvoyais
L’image qu’elle souhaitait voir.
Tu modifiais ses défauts en secret.
Son teint, tu le recolorais
Et ses cernes, tu les gommais.
Sans que jamais, elle ne le sache.
C’est vrai, chaque instant, tu trichais.
Mais c’était pour cacher les dégâts de la maladie.
Pour elle, tu étais mystérieux et magique.
Son petit minois te manque.
En souvenir de l’enfant qu’elle était,
Son reflet restera gravé à jamais.
Plus personne ne pourra s’admirer
Dans ce miroir fantastique.
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«La poésie est cette musique que tout homme porte en soi.»