Quand je me demande qui je suis
Je sens surtout que je ne suis pas d'ici
Je ne viens pas d'une autre planète
Mais je sens que les autres m'achètent
Et moi je prie pour qu'on me laisse
Je ne suis pas un de ces chiens en laisse
Alors j'attends que la vague m'emporte
Et que l'Enfer enfin me supporte
J'y ai déjà poussé ses portes
Je n'ai rien vu d'autre de la sorte
On me dit que j'ai tout pour plaire
Que tes démarches sont sincères
Pendant que bêtement je te crois
Lorsqu'avec les paroles que je bois
Je me noie, je me noie, je me noie
Je suis si loin du monde et du toit
Mais tu n'as pas encore montré le trésor
Pour lequel je vais me battre encore
Lui qui est tout simplement invisible
Une invention des plus risibles
Prête à tomber de cette falaise
Je ne ressens pas encore le malaise
Tes mots sont si biens choisis
Ta parure est d'or, non pas de suie
Et je n'ose pas une seconde me méfier
Ni même un instant me soucier
De tes promesses si pathétiques
De ton attachement soporifique
Et moi tu me crois si hystérique
A avoir des sentiments utopiques
Crois bien que je ne change pas
Que je n'ai pas besoin de tout ça
Pour survivre, pour me sentir exister
Même si tu sembles bien persister
Voulant que je ne sache pas résister
A une vie sans goût, et assistée
Mais moi tu sais, je suis différente
La liberté d'esprit me représente
Plutôt que la conformité, fade
Qui me refuse toujours la balade
Comment veux tu que je vois sans yeux
Quand tu me regardes, te prenant pour Dieu
Estimant que je ne peux que te dire oui
Toi, qui ne fais pas partie de ma vie, c'est inouï
De penser être le gardien de mon bonheur
Mais même si tu ne m'as jamais offert de fleurs
J'en ai au moins reçu les épines
Aujourd'hui il n'y a pas de mots que je dessine
Plutôt une feuille que j'assassine
Pour oublier que l'horreur n'a pas de racine.
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"Le destin nous poursuit comme un dément armé d'un rasoir" A.Tarkovski