Le long d'une rivière, je marche avec entrain.
Je ramasse des pierres sur le bord du chemin.
Je m'allonge par terre au pied d'un grand sapin
Et fixe la lumière, les yeux perdus au loin.
J'attends le nez en l'air un signe du destin.
Je n'ai rien d'autre à faire mais rien ne vient…
C'est l'heure de la prière, vers Dieu je tends les mains.
Je garde les bras ouverts mais rien ne vient…
On finit par s'y faire, du ciel on n'attend rien.
Le paradis, l'enfer. C'est plutôt rien.
Je ne suis pas amer. A présent, je sais bien.
De nos pauvres chimères, on en revient.
Passer sa vie entière à rêver de lointain.
Tout ce temps que l'on perd à fuir en vain.
Le plus beau qu'on espère, si riche d'un cœur plein,
Se heurte à l'ordinaire du quotidien.
Ce que la flamme éclaire, la déception l'éteint.
C'est ainsi que l'on erre dans le matin.
Pour ce qui m'exaspère, je n'ai que du dédain.
Tout cela m'indiffère, (et) c'est plutôt bien.
On se noie dans un verre à moitié vide ou plein.
On sait que nos misères tournent sans fin.
On croit qu'on se libère de ce qui nous retient,
Mais la peur de déplaire scelle nos liens.
On traverse un désert, on n'en voit pas la fin.
Puis un jour, on se perd. Un jour, enfin.
Aujourd'hui comme hier, c'est le même refrain.
La litanie des vers ne sert à rien.
Le temps est éphémère, je reviendrai demain,
Fixerai la lumière, les yeux perdus au loin.
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Essayons d'être heureux, ne serait ce que pour donner l'exemple.