J’habite le silence.
------------------------
(Abito il silenzio.)

J’habite le silence,
la solitude et les orages,
dans la révolte, les bras balancent,
transpirent l’âme de sa rage.
--------------------------------------------

Les oiseaux foudroyés,
boivent des absinthes de mémoire,
les nuages passent en écumoire,
myriade de bouées des noyés.
---------------------------------------------

j’habite une poche,
pleine de bulles de savon.
Brouillant les sentiers de roche,
les paillettes magiques s’en vont.
-----------------------------------------------

Les couleurs tatouent les trémolos,
touchent du doigt le ciel, clouent les éléments,
la mousse suit le fil de l’eau,
aux chairs décharnées du parc à ossements.
-----------------------------------------------------

j’habite le temps,
dans une poche de silence,
libre au vent d’autan,
dans une semence d’insolence.
---------------------------------------------------

illustration : Détail le jardin des délices. J. Bosch (circa 1494)

----------------

tout l'univers de se peintre torturé Hieronymus
se retrouve dans ton poème à la fois calme et torturé
le problème c'est souvent que l'image écrase le texte
qui à lui seul est très beau
je crains fort que les commentaires ne tournent
qu'autour du triptyque, en omettant le plus important
le sujet traité donc le fond du poème

PS: il semblerait cependant que nous ayons
les mêmes goûts picturaux

----------------
"Être vrai, peu le peuvent" F. Nietzsche

Bonjour Jean-Noël,

Superbe poésie où les maux du silence et de cet état d'âme torturé transpercent si bien en tes très beaux vers !
Très belle illustration avec cette magnifique toile de maître !



Bonne journée !
Mes amitiés
Sybilla

----------------
Presque toutes mes poésies ont été publiées en France et ailleurs avec les dates "réelles" de parution.


Le rêve est le poumon de ma vie (citation de Sybilla)

une jolie inspiration poétique

je ne connais pas très bien l’univers de Jérôme Bosch
et l’atmosphère instaurée par tes images tellement prégnantes
est certes, très torturée… mais comme j’aime ces « oiseaux foudroyés »
qui « boivent des absinthes de mémoire »…

j’aime aussi infiniment le souffle qui passe dans tes deux derniers vers :
« libre au vent d’autan,
dans une semence d’insolence. »

----------------

https://orangelle-poemes.blog4ever.com/
poèmes protégés
http://www.copyrightdepot.com/rep102/00041418.htm

Un silence bien peuplé quand même, mais qu'il bon parfois de trouver un halo de silence, s'y enfermer pour méditer.
Belle journée
Rolland

belle poésie sur ce peintre habitant le silence peuplé de paraboles bibliques

Gavroche...

Bonjour Jean Noël

Je ne connais pas ce peintre, il semble plutôt torturé et par le talent de votre plume, je le découvre. Si lui habite le silence, vous, vous vivez les tableaux.

Amicalement Franie

----------------

Bonsoir Jean-Noël, superbe poème que l'illustration inspire

Amicalement

----------------
La poésie, c'est comme la cuisine, le mot faitout

00063312-1

Un grand merci à tous ceux qui sont venus visiter ce "jardin des délices" oh combien
mystérieux et fascinant !
vos commentaires avisés me touchent.
A bientôt pour de nouvelles aventures, et d'ici là, passez de belles et douces fêtes
avec beaucoup de poésie à la clé !
A bientôt.
amicalement,
jean noel

----------------

un monde surréaliste et noir pour ce très grand peintre, j'adore aussi le titre, merci de l'élégant partage,



yann

c'est grandiose là !

magnifique poème..
et j'aime beaucoup '' l'idée d'habiter le silence ''...

----------------

oui quand on vit l'errance nous devance et on s'enfonce