Quel temps de fou aujourd’hui !
Nos souliers sont du carton
Sans plus de forme, un accordéon!
Où nos orteils inondées,répulsent
L’odeur moite du déluge .
La rue vide, terrifiante, j’ose
Crier ma détresse lancinante
À la vue des chiens aplatis par la pluie
À s’y méprendre, au premier coup d’œil,
À des carpes mutantes trempées d’orage
L’arthrite me bloque les genoux
Je dandine comme une grenouille
Je prends sans permission le bras
De ma voisine non essorée
Pour défroisser mon embarras
On y voit rien en ces chutes d’eau!
Ces rideaux sont bien plus opaques
Que ceux de mon appartement
J’ai envie de faire un larcin
L’eau sûrement m’est montée à la tête
Ca y’est, un lampadaire au loin
Le signe de la civilisation
À moins que ce ne soit la lumière
De l’au-delà se frayant un chemin
Pour nous sécher avant le trépas
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sylvianni