Comme une fiancée en quête d'âme sœur,
Que l'automne éconduit aux portes de novembre ;
Une rose palpite, et fièrement,se cambre
Entre les doigts du vent qui fait crisser son cœur .
Où donc t'es-tu sauvé,bel été cajoleur,Â
Gracieux compagnon qui réchauffait ma chambre?
Toi, qui le soir venu,cueillais le soleil d'ambre,
Pour peindre de baisers cette royale fleur.
Voyez, l'hiver approche, aiguisant sa denture
Et la rose frissonne, elle sent la couture
De sa robe qui craque...ô douleur, ô tourment!
Pourquoi lutter encor? il faut quitter la place,
Alors, n'attendant plus, aucun sursis, ni grâce ...
La voici qui s'incline, Ã mes pieds mollement
La voici qui s'effeuille , au froid qui la déflore,
S'offrant à demi nue aux lames de l'aurore...
Qui tôt cisaillera son petit cou charmant!
- 23 octobre 2019-