Le clochard . . .
Le clochard . . .
J'habite sous les ponts près des quais de la Seine.
Cet étrange miroir que reflète ma peine
Arrache du sang noir à mon souffle meurtri
Mais étanche ce flot où mon corps s'assombrit.
Aux yeux brumeux du soir, mon âme est suspendue
S'égare ma raison aux champs d'aube éperdue.
Une passante amie berce en secret mon coeur
Dormant de sommeil lourd sans rêve ni bonheur ?
Dans la sombre prison s'estompe ma mémoire
Vidée de sa substance en une larme noire
Mais se noie mon regard dans l'océan des jours
Où baigne la tristesse aux vagues sans retour.
A peine quelques sous dans mes poches mitées
Qui pleurent chaque soir deux trois pièces dorées
Pour apaiser la faim qui tenaille mon corps
Comment le dégourdir du froid vif qui l'endort
Et quand l'hiver se fige en une morne errance
Puis la nuit à tremblé au coeur de ma souffrance.
Parviendrai-je à trouver un peu de réconfort
Car je suis harassé, il fait si froid dehors.
Dans les vapeurs d'alcool, aux vagues des nuées
Où mon âme voyage en des sphères étoilées.
Au ciel, j'ai vu danser les rayons du matin.
Quand mon coeur gourd se berce aux langes de satin.
Pascal.