À l’heure où l’avenue est bondée
Elle presse le pas, comme si les freins
De sa raison avaient cédé, sous le bruit
Du craquement bête de la honte
Sous ses semelles, l’odeur mécanique
Menant l’innocence au triste sort.
Une piécette d’or à la main, elle tourne
À pile ou face, le destin se joue
La peur au ventre, elle fixe la danse
De ce manège qui n’en finit plus
L’eau de mer envahit ses yeux
Pour la recracher dans un tremblement
Qui par hasard, pose la piécette
Comme une héroïne, droite, devant l’ennemi
Qui rebrousse chemin face à la défaite
D’un destin qui ne lui appartenait pas
----------------
sylvianni