Un bout-rimé est un poème, généralement, un sonnet, composé à partir d’un appariement de rimes données d’avance, les « bouts-rimés ».
Ce jeu poétique a eu énormément de succès aux XVIIème et XVIIIéme siècle.

Sa vocation ludique ne l’empêche pas d’être très formateur. Dispensé du souci de trouver les rimes on peut se consacrer à l’essentiel, c’est à dire à l'idée, au choix des mots et des images et à la fluidité du phrasé.

Plutôt que choisir les rimes obligées au hasard, un bon plan consiste à les emprunter à un poème d’un grand auteur.

Comme dans cet exemple (je vous laisse deviner de quel sonnet et de quel poète il s’agit )


Ophélia sommeille au bord de la rivière,
affublée simplement d'un tee-shirt en haillons.
Un Camaïeu vintage. Elle en est plus que fière.
Phoebus, ennamouré, la comble de rayons.

Mais l’azur est bientôt envahi par la nue.
Du gris vient altérer la vigueur de son bleu.
L'adorable endormie qu’on sait à moitié nue
quitte un rêve érotique et gémit : « Crotte ! Il pleut. » 

Sans pépin ni K-way, la belle est trempée comme
une soupe aux croutons. Elle peste, elle somme :
« Oh du ciel ! Arrêtez cette pluie, j'ai trop froid ! »

La malheureuse enfant ! Retroussant la narine,
Jupiter, insensible à sa jolie poitrine,
lui joue la sérénade et la fait filer droit.

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V'là aut' chose

Le dormeur du val
Arthur Rimbaud

C’est un trou de verdure où chante une rivière,
Accrochant follement aux herbes des haillons
D’argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c’est un petit val qui mousse de rayons.

Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l’herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.

Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.

Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.

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eolienne, je n'ai pas douté un seul instant que tu serais la première à réagir


Je propose à la cantonnade de bout-rimer sur les rimes d'un autre sonnet.
Il y a trois possibilités, soit le meneur de jeu impose le poème, soit il impose seulement l'auteur, soit il n'impose rien, chaque joueur bout-rimant sur un sonnet de son choix. On peut commencer par cette troisième option, moins contraignante.
Si le cœur vous en dit...

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V'là aut' chose

hélas, je n'écris plus !!

je mets le lien du jeu dans partages oasiens

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Je me suis amusé à déformer un epu les bouts rimés de ce même poème ! Voilà ce que cela donne... complètement farfelu !

Adn

Étendu sur le dos au creux d’une civière
Il portait sur la bouche un douloureux bâillon
Sur son ventre on avait mis une grosse pierre
Qui pesait à mon sens un peu plus qu’un crayon !

Vraiment il avait eu une idée saugrenue
D’aller dans ce pays pour y crever, morbleu.
Sous ses reins il sentait des gravelles grenues !
Soudain il entendit tout près de lui «  Chop’le »

C’était un des geôliers qui mâchait de la gomme
Et avait vu un rat attaquant une tomme
Avant qu’un gros galet savamment ne le broie.

Le geôlier le roulant alors dans la farine
Le cuisit, car il venait de la marine
C’est ce que l’on m’a dit et donc ce que je crois !

Adn 18.09.2019

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V'là aut' chose

J étais assise au bord de la rivière
Mon sac vieux sac a dos presque en haillons
Mais malgré tout je le trimbalais très fière
Et des comme cela on en trouve plus dans les rayons.

Je regarde sur l'autre rive une femme nue
Avec juste sur la tête un chapeau bleu
Elle est étendue languissante sous la nue
Puis d'un bond se lève, il pleut.

je baisse mon regard comme
Prise en faute en somme
Je frissonne,fais demi tour, j'ai froid.

Je me mets en marche retroussant la narine
Je gardais en tête sa jolie poitrine
Après tout elle l'a montré, j'en ai le droit.

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V'là aut' chose

c'est super Karine

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Merci pour cette nouveauté pour moi, alors petit essai de bout-rimé car j'ai bien aimé les précédents :

C'est en bas du vallon que coule la rivière.
L'automne, la forêt s'habille de haillons.
Magnifiques gorges, qui rendent le Tarn fier,
Au pied des falaises, baignées de chauds rayons.

Zone touristique, où ne se peint le nu,
Tant les paysages passent du vert au bleu,
Dans le lit des ruisseaux, des lacs et sous la nue.
L'été c'est la chaleur, qui parfois fait qu'il pleut.

La faune y est riche, toute en liberté, comme
Le sont les sangliers, et les chevreuils en somme!
Au climat plutôt doux, l'hiver, s'ensuit le froid.

L'odeur des résineux chatouille les narines,
Quand vent et altitude assèchent la poitrine.
La terre des plateaux reprend-elle ses droits ?

Stany,
"(Vos) pareils à deux fois ne se font point connaître
Et pour leurs coups d’essai veulent des coups de maître."

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V'là aut' chose

super Stany

J'allais me promenant le long de la rivière
Quand elle est arrivée. Elle était en haillons.
Cependant, malgré ça, elle faisait la fière
Et captait à plaisir du soleil les rayons.

Jetant ses oripeaux elle s'est mise nue
Je vis que sous son sein il y avait un bleu.
Elle s'est allongée dans l'eau dessous la nue
Sans attendre le frais qu'il fait là lorsqu'il pleut.

J'approchais doucement pour la relever comme
On doit le faire aux personnes tombées en somme.
Je craignais que dans l'eau elle ait beaucoup trop froid

Elle se releva. Du poing sur ma narine
Elle cogna soudain et je vis sa poitrine
Dont le téton était redressé et tout droit !

Adn

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Hou le coquin

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V'là aut' chose

superbe

C'est pas classique du tout, ici

Bon , ok! Alors voici un sonnet un peu plus classique ...qui contient cependant une petite entorse aux règles de la versification dans le premier tercet! Désolé, c'est le premier poème que j'écris !




Connais-tu le sentier qui longe la rivière
Dont tu entends rouler au loin les tourbillons
Au milieu des rochers de la Genévrière ?
Sais-tu ce qu’on y sent , ce que nous y voyons,

Ce que le vent du soir à son heure insinue,
A travers le ramage agité des troncs bleus
Qui font un bouclier face aux feux de la nue,
A l’écureuil hagard, au merle , au geai peureux ?

Et ce qu’il verse à l’âme rêveuse de l’homme
Qui vient s’aventurer sous ce vibrant vélum ?
C’est une symphonie écrite pour le Roi,

Un concert de parfums, de senteurs abiétines ,
D’ariettes inouïes, de mélopées divines !
Oui, je te le redis, passe dans cet endroit !


roland888

Allez... Je tente.

J'ai plongé mes deux mains dans l'eau de la rivière,
Caressé, des poissons, les écailleux haillons
Et profité du frais, en la nature fière,
Sous un soleil clément aux chaleureux rayons.
Tout mon corps souriait. Soudain, sur ma peau nue,
Une frêle araignée, dans une robe bleue
Vint danser, me montrant son étrange tenue.
Elle me dit:"profite car demain il pleut !"
Je ne la croyais pas, mais bon... je fis tout comme
Je lui dit :" merci bien, j'ai de la chance, en somme
De vous avoir trouvée avant que le vent froid
Ne vienne chatouiller les poils de mes narines.
J'ai évité de peu l'angine de poitrine."
Le lendemain, la pluie tomba sur cet endroit.

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Pierre p.
(Mes livres sont disponibles sur TheBookEdition.com )

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C'est superbe d'invention.

Éolienne superbe merci

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M.A.A

Mes amitiés

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« Quand tu auras désappris à espérer, je t’apprendrai à vouloir » Sénèque.