État d’âme
Mon destin se perd, discrètement, sans présence,
À quatre-vingts ans, je n’ai plus de rêverie.
Hélas ! Je n’ai plus à anticiper de chance,
Je me trouve, sans appel, au terme de ma vie.
Toute mon existence, j’ai cherché le bien,
Persuadé que c’était alors mon devoir.
Toujours, je me devais de préserver les miens,
Leur léguer le divin amour à promouvoir.
Je me dois de ne plus compter le temps qui passe,
Mon horizon ne m’appartient plus désormais.
Mes archaïques opinions aujourd’hui me lassent,
Mes belles idées, je dois les oublier à jamais.
La prière serait-elle unique refuge ?
Que me reste-t-il à présent à protéger ?
Je suis humblement à la merci de mon juge,
Lui seul est susceptible de tout abréger.
Je rêve à un monde de douceurs infinies,
Un univers où triompherait le pardon,
Où seraient rejetées toutes les avanies
Les misères ténébreuses... et autres abandons !
Je ne suis pas triste, je n’ai aucun regret,
Mon dernier soupir n’est pas une absurdité.
Je confesse pourtant qu’il n’est pas très discret,
C’est la vérité, je me dois de l’éditer.
C’est l’état d’âme du jour que je vous confie,
Des mélancolies qui émanent de mon cœur
Jeté sur le papier sans espoir de profit,
Sans ornement, dans un esprit un peu moqueur.
Daniel LEFEBVRE
25.08.2019
----------------