Canicule ... (repost)
Canicule et orage (c’est de saison...)
La chaleur est si forte qu’elle semble suspendue
Ardente et rougeoyante comme la gueule d’un four
Pas un souffle de vent depuis le point du jour
Chacun rase les murs en passant dans la rue
Le chien tire la langue affalé sur le sol
Accablé en sueur malgré le parasol
L’homme se traîne aussi sans aucune énergie
L’ombre se rétrécit comme fond la bougie
Les mouches se sont tues dans un coin du plafond
Parfois l’une s’élance esquisse un petit rond
La torpeur de l’air lourd la rabat aussitôt
Dolente et avachie : Dieu ! Comme il fait chaud…
Le ciel tout en moiteur ressemble à un mirage
Il flotte sans un pli sans le moindre nuage
Saoulée de canicule la Nature se tait
Les bêtes sont terrées dans les fourrés épais
Un léger souffle d’air offre enfin une trêve
La poussière du sol doucement se soulève
Un feuillage frémit un coin de ciel noircit
Chacun est attentif car la pression faiblit
Le vent plus hardiment agite les branchages
Dans la maison muette une porte a claqué
Les nuées se rassemblent prélude à l’orage
Et le premier éclair dans le ciel a fusé
Un grondement lointain fait se lever les têtes
Suivi presque aussitôt d’un craquement sonore
Le tonnerre s’approche dans le ciel c’est la fête
La foudre se déchaîne et frappe sans remords
Les vannes, grand ouvertes, lâchent des trombes d’eau
Que la Terre altérée avale goulûment
La poussière se noie dans le fond d’un torrent
Qui dévale les rues les pentes les coteaux
Les égouts submergés débordent de partout
Des flaques se remplissent au grand dam des passants
La pluie trempe les jupes s’insinue dans les cous
Les nuages se vident et pleurent abondamment
Au loin la Terre fume libérant sa chaleur
Des écharpes de brume montent de la vallée
Joyeusement s’ébrouent les oiseaux détrempés
Les arbres sont repus retrouvant leur vigueur
Debout devant sa porte le Poète respire
De la fraîcheur de l’air ardemment il s’enivre
Compose dans sa tête ses strophes de demain
La Nature rincée resplendit dans sa main...
Capucine