Mémée est partie,
Passé le décorum, les Te Deum,
De tous les objets de sa vie,
Il nous faut faire le tri,
Violenter son muséum.
Nous sommes là , regard un peu flou.
Au milieu de nos souvenirs,
Nous cherchons des morceaux de nous,
La chaleur de son sourire.
Mémée, bien sûr,
Ne se séparait de rien.
Nous vous aurions volontiers offert,
Un inventaire à la Prévert.
Hélas, entre ces murs,
Point de raton laveur, de carnaval de Nice,
Nous nous croyons plus, c'est sûr,
Les invités de Barnum, le cirque!.
Il y a là un tel bazar,
Nous plongeons dans un vrai traquenard.
Tous les tiroirs sont pleins,
De mille choses,
De petits riens.
Colifichets oubliés,
Papiers cadeaux bien repliés,
Flacons d'eau bénite, chapelets,
Côtoient napperons et poupées.
Nous dénichons de vieux papiers,
Des lettres d'amour bien cachées,
Et les photos des vieux albums,
accélèrent nos coeurs dans nos sternums.
Dans cette demeure désertée,
Nos pas résonnent sur le Velum.
Il y en a tant d'empilé,
Va nous falloir du Laudanum!.
Allez, Mémée, tu nous as tant donné, tant aimé,
Qu'une fois achevé ce pensum,
Dans ta maison,
Nous reviendrons,
Pour arroser tes géraniums.
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J'ai des oiseaux dans la tête, le fil de ma pensée est libre !