Le poids des nuages abaissait le ciel
Nos têtes en touchaient presque l’éther
Tant leur noirceur ramenait l’immensité
À un petit espace, entassés d’humains
Sur un banc de parc bien connu de tous
Un homme s’y tient en posture d’imposteur
Dos droit, regard enjôleur, trop détendu
Pour cette journée chargée d’électricité
Il me sourit, je l’ignore comme un aveugle
Avançant qu’en ligne droite sur son chemin.
J’ai horreur des faux visages qui gâchent
Le paysage de campagne tout en fleurs.
Il reste encore quelques arbres
Décorés d’oiseaux volubiles
Dont les conversations m’enchantent
Plus que celles de bien des hommes
Le banc de parc est maintenant solitaire
L’homme a suivi me semble mes traces
Je sens son odeur gruger l’atmosphère
De ce petit coin de paradis estival
Je mets mes mains dans mes poches
Je prends une poignée d’amour
Cela me rassure toujours
Quand je me sens traquée
Je me retourne, j’ouvre la bouche
Avant qu’il ne dégaine tous ses maux.
D’un rire nerveux je chante à tue-tête
Décontenancé, ses masques tombent
Il s’enfuit, honteux d’être mis à nu
Sous les regards de ses admirateurs
Le ciel reprend ses couleurs d’antan
Tout semble si grand maintenant
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sylvianni
