Après vingt ans passés
À traverser les rives
Un passeur fatigué
Eut une drôle d’idée
Éreinté de l’effort
À ramer contre les vagues
Il s’est mis à vouloir
Les repasser au fer chaud
Pour que sa surface
Devienne aussi lisse,
Que docile, et que sans peine,
Il arrive à bon port
Sans surprise,
L’eau se moqua
Du fer et sa chaleur
Et l’avala tout rond
Quand il comprit son impuissance
Il chantonna de doux airs
Enchanté. l’eau se calma
Et glissa l’homme à l’autre rive
On chuchote maintenant
Que le passeur, chaque matin
Lui raconte maintes histoires
Pour l’endormir paisiblement.
Et que leur amitié nouvelle
ouvre grand le passage
à une horde d'amoureux
venant ici s'y ressourcer
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sylvianni