Oasis des artistes: Poésie en ligne, Concours de poèmes en ligne - 6528 membres !
S'inscrire
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 


Mot de passe perdu ?
Inscrivez-vous !
Petites annonces
Qui est en ligne
119 utilisateur(s) en ligne (dont 102 sur Poèmes en ligne)

Membre(s): 2
Invité(s): 117

jugurtha, CATHEREINE, plus...
Choisissez
VĂ©lo Ile-du-Prince-Edouard
HĂ©bergez vos images
zupimages
Droits d'auteur


Copyright



Index des forums de Oasis des artistes: Le plus beau site de poésie du web / Poésie, littérature, créations artistiques...
   Partages Oasiens : espace convivial
     #Bouteflika #gameover #AlgĂ©rie
Enregistrez-vous pour poster

Par conversation | Les + récents en premier Sujet précédent | Sujet suivant | Bas
Expéditeur Conversation
Louandrea
Envoyé le :  11/3/2019 21:16
Plume d'or
Inscrit le: 12/6/2009
De:
Envois: 1618
#Bouteflika #gameover #Algérie
Une bise retentissante à toutes mes amies et à tous mes amis algériens!!

Une page se tourne enfin, et on y sent comme un frisson de printemps arabe...

http://sabineaussenac.blog.lemonde.fr/2016/01/14/le-reveil-des-gazelles-hommage-aux-femmes-du-printemps-arabe/

Le réveil des gazelles





Engrangeant les derniers rayons du couchant, les enfants couraient dans la rue déserte. Le couvre-feu était tombé depuis quelques instants, Fatima allait les appeler.

Soleil tant vaincu

Vent rĂŞvant aux palmiers

Dorment les gazelles

Mais ce soir ne ressemblait pas aux autres soirs. De loin semblait enfler une rumeur, aussi folle qu’une tempête de sable. Ahmed sortit en courant et hurla quelque chose aux voisins, le portable collé à l’oreille. En quelques instants, tout le monde se rassembla ; les femmes parlaient fort, les hommes lisaient le journal du soir, les jeunes pianotaient comme des fous sur leurs I Phones.

– Tunis, ils sont tous à Tunis ! cria Zohra, dont le fiancé était avocat dans la capitale. Et ils sont dans la rue, partout, des milliers ! Papa, prête-nous la voiture, je pars aussi !

– Ma fille, tu es majnouna, tu es folle, s’emporta Ahmed, presque tremblant.

– Mais Fatima, sa femme, tendait déjà les clefs à leur fille

– Va, ma fille, va rejoindre nos frères et nos fils.

Zohra courait déjà, gazelle gracieuse et élancée. Ses trois amies d’enfance la suivaient. On les surnommait les princesses du désert, et elles étaient unies comme les doigts de la main. Khadija la future sage-femme, Asma qui étudiait le droit et le journalisme, Aziza qui avait déjà créé son site de mode sur internet, et elle, Zohra, qui parlait cinq langues et qui commençait sa thèse de politique internationale.

Dorées de doux miel

KhĂ´l ourlant tendres regards

En Ă©tudes les gazelles

Dans la voiture qui fonçait à travers le couchant, Zohra avait laissé le volant à Asma, et ne quittait pas l’écran de son portable. De statut Facebook en Twitt, les mots couraient comme des étoiles filantes, et la colère des jeunes de leur pays, de toutes ces forces vives, semblait tempête ou ouragan. Les quatre amies parlaient vite, elles se regardaient grandir au fil de leur chemin, au fur et à mesure que les palmiers et les dunes faisaient place aux blancheurs de la capitale, tout au long de ces 111 kilomètres de poussière, elles prenaient conscience qu’elles roulaient vers leur destin. Elles savaient déjà qu’elles ne seraient pas seulement mères au foyer comme leurs mamans et grands-mères, mais à cet instant, elles devenaient femmes et flammes, prenaient le contrôle de leurs vies.

Voilées ou offertes

Aux cent cris de la victoire

Galopent les gazelles

La voiture ne leur fut bientôt plus d’aucune utilité. Dès les faubourgs, elles descendirent, et marchèrent, main dans la main. La nuit était chaude comme une nuit d’été, malgré le froid de janvier. Les visages étaient gais comme un mariage, malgré la lutte qui couvait. Les cris étaient purs comme un cri de femme en gésine, malgré les douleurs de la naissance : car un peuple allait donner vie à une nation. Il semblait qu’un pays entier soit descendu chanter, malgré l’orage de feu. Les jeunes filles se perdaient dans cet océan humain, heureuses et effrayées, au hasard des sourires sous les voiles ou des cris d’étudiants en colère, et Asma mitraillait les visages et les mots de son portable, envoyant directement les images à son journal.

Au réveil, il était midi. Et Ben Ali partit quelques heures plus tard.

Librement au vent

Indomptées et rebelles

Chantent les gazelles

Le retour au village se fit tel en convoi de noce. Et les youyous des femmes accueillirent les enfants de l’aube neuve. Vive la liberté !

***

Nouvelle ayant remporté, avec ses haïkus, le concours de l’Iroli en 2011…

Sabine Aussenac


----------------
Mes sites web:

http://linktr.ee/sabine_aussenac

Lou, aux nuits rossignol...

cyrael
Envoyé le :  12/3/2019 16:54
Mascotte d'Oasis
Inscrit le: 30/10/2005
De: ****
Envois: 83516
Re: #Bouteflika #gameover #Algérie



nouvelle Ă  lire, Ă  commenter

félicitations pour ce concours 2O11..

j'ai aimé parcourir ce merveilleux écrit, poétique

bisous


----------------

Par conversation | Les + récents en premier Sujet précédent | Sujet suivant |

Enregistrez-vous pour poster