Dis, qu'as-tu fait ?

Dis, qu'as-tu fait, l'ami, du temps de ta jeunesse ?
Souviens-toi, est-ce vrai que tes moments d'ivresse
Comme on passe en été le torrent sans danger
Fussent un viatique et t'aient conduit, âgé
A ouïr en toi souffler le vent de la paresse ?

Serais-tu Jupiter, quand Diane, chasseresse
Joliment dévêtue, de tes nuits la déesse
Tira pour toi, à l'arc, des mots qui t'obligeaient
Dis, qu'as-tu fait ?

N'as-tu pas, jardinier, d'aussi jolie maîtresse
Muse de ces maillets tournés avec adresse ?
De sauver du marin la plume naufragée
Et lui, l'as du rondeau, de ce tort soulager
Tu n'en fis pas serment. Paresseux par sagesse
Dis, qu'as-tu fait ?

Keraban (© dimanche 17 février 2017)


Je dois demander les excuses à tous, ce n'est pas mon truc de plagier les maîtres en poésie, or j'ai fini par retrouver d'où venaient les expressions ci-après, qui me trottaient dans la tête quand j'ai écrit ce poème et que j'ai donc empruntées :

- « Dis, qu'as-tu fait » : Verlaine dans le recueil « Sagesse »
- « tes moments d'ivresse » : Lamartine, dans le poème « Le Lac »
- « Comme on passe en été le torrent sans danger » : Du Bellay dans le poème « Les antiquités de Rome »
- « le vent de la paresse » : Rimbaud, dans le poème « Les chercheuses de poux »

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J'aime la poésie qui me parle et qui chante

Lire plusieurs de mes livres : récits, roman, polar, essai, poèmes :
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Bonsoir Bruno,

Superbe rondeau en partage !



Belle soirée !
Mes amitiés
Sybilla

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Presque toutes mes poésies ont été publiées en France et ailleurs avec les dates "réelles" de parution.


Le rêve est le poumon de ma vie (citation de Sybilla)

J aime le tout et surtout
L 'expression "paresseux par sagesse"
Ça me parle et signifie beaucoup de choses.
Bisous
Je te souhaite une belle soirée, Bruno

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sans aucun maquillage

Heureux qui dans le coeur a des mots si parfaits...



Très amicalement... NL

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La Poésie ça sert à faire du bien...
ça dénoue le négatif...
et ça devrait être remboursé par la sécurité sociale...

de beaux dans ce joli rondeau
Mes amitiés ziriab

merci Keraban pour ce superbe rondeau
très agréable lecture
bonne soirée
Denise

Nous utilisons des mots, des expressions, des images, qu'une grande majorité de gens utilisent également. Quels sont donc ceux qui ont utilisés ces mots ou ces images les premiers, qui peut les revendiquer ?... Et puis parce qu'une personne a utilisé une image avant notre naissance, il nous serait interdit d'avoir la même inspiration 50, 100 ans après sans être menacé de plagiat ?... J'aime beaucoup les calembours, j'en trouve sans arrêt, forcément sur le tas, d'autres personnes ont trouvé les mêmes sans se connaître, sans s'être lu. Aucune n'a plagié les autres pourtant. Parce que c'est mathématique, les jeux de mots, ceux qui y sont habitués, les décèlent de suite dans une phrase, dans une suite de mots, dans un mot isolé, ils entendent immédiatement le calembour. Donc plusieurs personnes à différents endroits, à différentes époques, percevront ces mêmes jeux de mots et n'auront ni plus, ni moins de mérite, que celui qui par hasard en aura découvert quelques uns bien avant nous.

Il n'y a rien de nouveau sous le soleil dit-on. En matière d'inspiration, ce que l'on pense découvrir aujourd'hui, d'autres l'ont fait bien avant il y a 1000 ans ou plusieurs milliers d'années. Puis sont retombés dans l'oubli.
En 1988, j'avais participé au festival de la chanson française réservé à des auteurs compositeurs. Je me souviens d'un orchestre venant de Nice qui a commencé à jouer un morceau. j'étais sidéré : c'était note pour note un thème que j'avais perçu en 1971, que je n'avais jamais joué en public, qui était resté dans mes cartons comme on dit. Pendant 24 mesures, c'était " mon morceau " puis après leur inspiration a dévié et c'est devenu autre chose. Ils ne m'avaient pas plagié c'est évident et moi encore moins. Une suite d'accords, inspire une mélodie. N'importe qui, à n'importe quel moment, un musicien peut tomber sur cette suite d'accords et pondre la même mélodie.Celui qui tombe le premier sur cette suite d'accords, va t-il interdire à un autre d'avoir plus tard la même inspiration ?... De quel droit ?.. Et lui-même, est-il certain d'être le premier ?.. N'y a t-il pas un quelconque quidam dans son coin quelque part sur la terre, qui l'a trouvé avant lui ?...
Sommes nous propriétaire de ce que nous percevons, mais qui forcément existait déjà ?...

Bravo... pour le " plagiat " !... Amitiés. Joël

Merci les amis pour vos appréciations : Sybilla, Jaspelia, NoireLune, Ziriab, Denise et Joël.
Et pour te répondre, ami Joël, ce que tu dis est vrai, mais il n'empêche : c'est 48 heures après avoir posté le poème, sans la note de bas de page, qu'en me relisant je me suis dit que j'avais déjà lu ces formules ailleurs, et je ne voulais pas me voir critiquuer pour plagiat, ce que je veux éviter à tout prix.
J'ai toujours, des auteurs que je cite et de quelques autres, quelques centaines de vers dans la tête, qui se mélangent avec mon propre vocabulaire quend je compose un vers.
Mais ici, ce qui m'a le plus gêné, c'est qu'il y a un vers entier, qui se trouve être de Joachim du Bellay. J'ai préféré le dire plutôt que d'écrire un autre vers à sa place.
Merci en tout cas pour ta remarque.
Bruno

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