Repost Le clochard . . .
Le clochard . . .
J'habite sous les ponts près des Quais de la Seine.
Cet étrange miroir que reflète ma peine
Arrache du sang noir à mon souffle meurtri
Étancher ce flot boueux où mon corps pourrit !
Aux yeux brumeux du soir, mon âme est suspendue,
S'égare ma raison à l'aurore éperdue
Quand la voix d'une amie éveillera mon coeur
Dormant de sommeil lourd sans rêve ni bonheur.
Dans la sombre prison s'estompe ma mémoire
Vidée de sa substance en une larme noire
Mais se noie mon regard dans l'océan des jours
En des pluies de tristesse aux vagues sans retour.
A peine quelques sous en mes poches mitées
Qui pleurent chaque soir deux trois pièces dorées
Pour apaiser la faim qui tenaille mon corps.
Comment le dégourdir du froid vif qui l'endort ?
Mon cri s'est élevé aux ombres du silence
Projetant dans la nuit l'éclat de ma souffrance
Quand s'éveille la joie pour éteindre mes peurs
Au bout de l'horizon j'aperçois ta lueur.
Dans les vapeurs d'alcool aux vagues des nuées
Mon âme voyage en des sphères étoilées.
Au ciel, j'ai vu danser les rayons du matin.
Mon coeur gourd se berce en leurs langes de satin.
Pascal.