TOISON D'OR
Des mots rien que des mots... Mais viennent tous du cœur
Et moi, ne suis que moi... Entre soleil et ombre
Une argile trop cuite et un sang bien trop sombre
Pour bleuir davantage et finir en liqueur.
Mais si vous y tenez, par la belle amitié
Buvez à satiété mots et hémoglobine
Dérisoires présents à qui n’a de pitié
Pour l’esprit qui se sent et l’âme qui lambine !
Du jour et de la nuit, quel est le doux secret
Qui remue le sein de l’exigeante muse
N’aimant pousser en fleur que sur le sol sacré
Où se meurt violon et gonfle cornemuse ?
De la terre et du pain, beaux par le craquelé
De la croûte qui tend vers l’ultime morsure
Du soc et de la dent, un espoir aigrelet
Peut poindre aux horizons de l’ultime blessure…
Sang d’encre et encre rouge autour de tant d’erreurs
Et d’errements faisant mentir tous les adverbes
Qui invariablement se fichent en mes peurs
Et font un tas de foin de mes plus fines herbes.
Bleu-vert est mon plafond et nacrés sont les murs
De la grande prison où ma raison s’enferre
Et où sont piétinés les raisins bien trop mûrs
Pour ma gueule soûler au cul sec de mon verre.
Croit-on que j’ai envie ou besoin de mentir
Pour que cette pêcheuse au grand lac du mensonge
Pèche par la pitié que lui fait ressentir
Le brochet de l’Amour embroché en son songe ?
Prédateur je peux être aux confins du tout beau
Que livre bel esprit au regard de mon âme
Lors que mon pauvre cœur qui n’est plus que lambeau
Se change en toison d’or au bout de mon calame !
Az Alloun
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Prière ne pas remonter mes anciens textes, merci
Le tagastin: quand on vit d'amour et de vers, il faut assumer ses coliques!