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La forêt dort, crispée, sous son masque de nuit,
Drape ses troncs mouillés de plis sombres et lourds;
Comme un lac endormi qui perdrait ses contours
La forêt disparaît sans émettre un seul cri...
La chose s'est figée d'immobiles lourdeurs
Devenue la muette aux chemins sans issue
Elle tend vers le ciel ses doigts fins et crochus
Que des feuilles roussies habillent de pudeur
Comme un front en sueur qu'une main vient sécher,
Le vent se fait l'écho d'une brume bellâtre
Elle est au crépuscule cette tombe d'albâtre
Ce linceul attendu cachant de lourds secrets....
Ce déclin chaque soir revêt cache-poussière,
Que l' aube chaque jour arrache avec adresse,
D'abord la canopée dans son col de paresse
Qu'un ciel bleu fait rouler au bas de la clairière
Magique apaisement au matin dévoilé,
Quand des branches moulues s'étirent sans audience,
Que l'écorce joufflue transpire d'impatience,
Que mille rais d'or pur invitent a odorer
Ainsi c'est à leurs pieds dispersant les lavures
Dégoulinant de vie, de blondeur caressée
Que les arbres déploient leurs bras emprisonnés
Écartelés de ciel par un nouvel azur
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Quand le poème a des beautés, quelques taches ne me choquent pas