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     L'ombre de Corto
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Expéditeur Conversation
Parceval
Envoyé le :  13/1/2019 9:35
Plume de platine
Inscrit le: 11/4/2011
De:
Envois: 3480
L'ombre de Corto
L’ombre de Corto.

… Il balance sa lanterne trois fois
et la goélette apparaît lentement…
La brume, obéissante ou effrayée par la lumière, reculait, se résorbait, laissant le champ libre à la vue du navire au mouillage. Etait-il là vraiment ? Etait-ce un fantôme qui émergeait sur fond de nuit ? Ce diable de marin avait-il invoqué cette image avec sa lanterne par quelque sortilège ? Me libérant de ma fascination, je me tournais vers lui, émerveillé et interrogateur. Un moment de stupeur : il avait disparu. Je n’osais appeler, effrayé à l’idée même de troubler le silence. Où était-il passé ? Je revins à la goélette entrevue, mystérieuse et immobile comme l’eau du port. J’étais comme englué, collé au garde-fou de la terrasse, l’esprit en déroute. Peu à peu une idée s’imposait, lancinante : j’étais appelé par ce bateau… Je cessais de méditer là-dessus et, sans me poser de question, je descendis les escaliers qui menaient au niveau du quai.
Pas plus avancé, toujours obnubilé par mon idée fixe, je m’assis, les jambes pendantes au-dessus de l’eau glauque. Je n’avais aucune conscience de l’étrangeté de ma situation. C’est vrai qu’il faisait nuit, mais tout de même, pas âme qui vive ; l’homme au fanal : pfuitt ! Envolé ! Pas un bruit. Ah, si, je finis par percevoir un léger clapotis et grincer une haussière là-bas contre la coque. C’était comme un appel, une invitation, que sais-je. En tous cas, malgré mes quinze ans d’adolescent solitaire et rêveur, je n’avais aucunement l’impression de rêver. Je ne pus résister : pour moi, tout était simple, il fallait que j’y aille. Seule concession réaliste, j’ôtais mes chaussures avant de mettre à l’eau…
Même pas froide. Cent mètres à peu près. En brasses régulières je couvris la distance. Je longeais la carène, trouvais la chaine d’ancre et me hissais à bord, un peu essoufflé. La ville et les quais : disparus, avalés par la brume. Quel beau bateau ! Elégant taillé pour la course. Mon bateau ! Celui de mes rêves, qui allait m’emporter vers l’ailleurs.
Une présence ? Je me retournais : La lanterne tenue par un homme, là : caban de nuit, casquette de marin, des yeux perçants dans l’ombre du visage, un sourire sarcastique. Il eut un rire muet : Eh bien, petit, tu en as mis le temps ! On appareille dans un quart d’heure. Eberlué, je finis par lui trouver une certaine ressemblance avec le fantôme de la terrasse. Oui, c’était bien lui, mais avec trente ans de moins. Et, avec trente ans de moins, il s’appelait Corto Maltèse ! Bienvenue à bord, matelot ! J’eus un passage à vide en me rendant compte que c’était moi qui avait parlé : Maître à bord du vaisseau des étoiles !

Parceval
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