Histoire loufoque d'esprit fécond...
Fatal épouvantail déguisé en bonhomme
Tu trompes les oiseaux.
Ceux-ci voudraient, sans mal, en voisin autonome,
Picorer librement le restant d’une pomme
Avec leurs becs ciseaux.
Sans prĂŞter attention, un marcheur en goguette
Promenait son bâtard.
Il dira, pour briller, en milieu de causette
Qu’il vit, au clair de lune, une jeune en nuisette
L’inviter du regard.
En l’écoutant conter un groupe de fidèles
Comprirent le discours.
Il en va des fervents comme des haridelles ;
Seuls les mieux rapporteurs font plier les ridelles
Sans besoin de secours.
Notre arracheur de dents n’était pas mythomane
Il Ă©tait doux rĂŞveur.
Son esprit trop fécond et ma foi pyromane
Se jouait du pipeau tel un bon mélomane
Qui prĂŞche en sa faveur.
Un jour de carnaval il transforma sa mine
En femme déguisée.
Se plantant dans un pré d’un allant qui domine
Il parût, plein de grâce, en fourrure d’hermine
Mais d’humeur épuisée.
On le cueillit Ă froid, et mit en camisole
Pour mieux le protéger.
Depuis lors, on fait fuir au bruit de casserole
Tout oiseau qui s’en vient sans permis et qui vole
Les fruits murs du verger.