Ils sont partout
Innombrables, inéluctables
Horribles, indélébiles
Sales, épouvantables
Hirsutes, menaçants
Crasseux, violents
Chaque fois que je les vois
Et je les vois chaque jour
J'ai honte d'être un être humain
Chaque matin
La vie m'offre son festin
Du thé, du bon pain
Du café qui sent bon
Un croissant croustillant
Du beurre, du fromage
Du lait, du jus d'orange
Quand je les vois
C'est un jus d'amertume
Que j'ai dans mon verre
Mon pain devient dur
Mon lait devient noir
Mon café amer
Mon cœur se déchire
Mes yeux pleurent
je n'ai plus envie de manger
Je n'ai plus envie de boire
Je n'ai plus envie de fumer
Je n'ai plus envie de vivre
J'ai honte d'être un être humain
ils me sourient
Tendent la main
Parce qu'ils n'ont rien
Parce qu'ils ont faim
Et attendent
Une pièce d'argent
Une croûte de pain
J'évite leur regard
J'évite leur sourire
Leur regard est accusation
Leur sourire est dénonciation
Je me sens lâche et insignifiant
Faible et impuissant
Incapable et misérable
Déplorable et pitoyable
Ils sentent ma gêne infinie
Et ils rient
Leur rire brise la rue
Leur rire me tue
Ils partent comme le vent
Et moi je fonds!
J'ai honte d'être un être humain
On les appelle "enfants de la rue"
La rue ne peut être mère
La rue ne peut être nourricière
La rue est sanguinaire
La rue est meurtrière
La rue est un cimetière
Leur lit est bitume et trottoir
Le ciel est leur couverture
La jungle est leur loi
La violence est leur foi
Anges déplumés offerts à l'enfer
Sans gîte ni couvert
Sans mère, sans père
Sans espoir
Je suis témoin oculaire
Et je ne peux rien faire
Témoin de crime
Crime contre l'humanité
Perpétré par toute la communauté
Et j'en fais partie!
J'ai honte d'être un être humain
Tout le monde voit tout
Tout le monde sait tout
Tout le monde se tait
En toute impunité
Nous les regardons se noyer
Sans leur tendre la main
Nous assistons à leur tragédie
Sans pleurer
Sans crier
Sans nous indigner
La nuit, nous nous enfermons chez nous
Les abandonnant aux loups
Proies sans défense
Innocence violée
Enfance volée
Perte, errance
Faim, vengeance
Peur, démence
Oubli, inconscience
Rébellion, imprudence
Drogue, absence
Dégout, violence
Déchirure, impuissance
Folie, omnipotence
Viol, pédophilie
Alcool, cruauté
Impudeur, bestialité
Ignominie, animosité
Candeur, monstruosité
Voilà la rue
Voilà leur réalité
Voilà leur vérité
Voilà leur vie
Qu'on ne peut voiler
Crue, nue, amère
Tant que ces enfants
Errent dans la rue
Sans abri
Sans gite ni couvert
Sans sécurité
Sans dignité
Nous ne serons jamais un peuple fier
Une nation altière
Une communauté humanitaire
Une société humaine
Jamais!
Voilà pourquoi j'ai honte
Honte d'être un être humain!
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Ma vie n'est plus une barque dans une mer enragée
Et je ne suis plus le naufragé!
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Mostafa, point fat, seul, las, si doux, rêvant de sa mie!!!

cette misère Mostafa a toujours existé et existera toujours
le monde ne changera jamais, je sais, je le vois, j'ai mal
merci pour ce superbe et émouvant partage
bon dimanche
Denise

Hélas, la honte n'efface pas la peine
Lorsque la misère est condition humaine...


Guy

La sombre vérité de la rue est bien dure ,
Las notre société Humaine est impure ,
Et le gentil poète , foncièrement humain ,
S'insurge et regrette ces tristes lendemains ..

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Bonsoir Mostafa, c'est dans le camp de ceux qui commettent ces crimes que la honte devrait être

Amicalement

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La poésie, c'est comme la cuisine, le mot faitout

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Bonsoir Mostafa,

Il y a tant de misère dans le monde, et j'ai bien peur que cela ne changera pas au fil du temps...
Magnifique poésie émouvante !



Belle soirée !
Mes amitiés
Sybilla

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Presque toutes mes poésies ont été publiées en France et ailleurs avec les dates "réelles" de parution.


Le rêve est le poumon de ma vie (citation de Sybilla)

Je vous remercie pour votre soutien, amies et amis poètes!

in h

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Ma vie n'est plus une barque dans une mer enragée
Et je ne suis plus le naufragé!
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Mostafa, point fat, seul, las, si doux, rêvant de sa mie!!!

Comment ne pas avoir honte devant toute cette misère en voyant que l'on est impuissant. On devrait pourtant pouvoir faire en sorte qu'il n'y ait plus d'enfants ainsi livrés à eux même et qui meurent de faim. Un poème poignant et qui donne à réfléchir.

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:-( vous pouvez retrouver ma famille, mes amis et toutes mes émotions sur :http://ghislainepoesie.free.fr
Merci à tous pour vos commentaires qui me vont droit au coeur

Bonjour Mostafa,

Je partage ton sentiment sur l'être humain qui, parfois, dépasse les
mesures et se comporte pire qu'un animal mais, comme le dit Denise, cela a toujours existé et on ne peut prévoir les réactions sauvages, malheureusement.

Ton touchant poème fait bien ressortir la révolte provoquée.


Mes amitiés

Linette

Merci pour votre présence rassurante!

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Ma vie n'est plus une barque dans une mer enragée
Et je ne suis plus le naufragé!
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Mostafa, point fat, seul, las, si doux, rêvant de sa mie!!!