Lorsque l’on est tout neuf
A peine sorti de l’œuf,
On traverse les ans
En prenant tout son temps.
L’adolescence passe,
Être adulte nous lasse,
Mais on ne perçoit pas
L’urgence à chaque pas.
Très loin est la vieillesse
Qui bien peu nous agresse,
Ce mot sans aucun sens
Brille par son absence,
Et puis un jour arrive
Une douleur physique vive,
On se voit au miroir
Et l’on peine à y croire :
Une ride par ci,
Des cheveux blancs aussi !
Et l’urgence apparaît
Mais on n’y est pas prêt,
L’âme a toujours trente ans
Le cœur aussi, pourtant,
Le temps a fait ravages
Au corps et au visage !
En soufflant ses bougies
Une s’ajoute sans bruit,
Il faut donc se hâter
Sans trop tergiverser,
De vivre quelques rêves
En laissant sur la grève
Les plus inaccessibles,
Devenus impossibles.
J’accepte bien trop mal,
Qu’à l’allure d’un cheval,
Fuyant comme ouragan,
Passe vite le temps.
Quoi qu’il me reste à vivre,
Ecrit dans le Grand Livre,
Années ou décennies,
Je mordrai dans la vie,
S’il le faut, en courant.
Ne pas laisser au temps
Le plaisir de mes larmes
Si sur moi il s’acharne.
Lorsque l’on est tout neuf
A peine sortis de l’œuf,
Il faut mordre le temps
Pour traverser les ans.
Clau (8 décembre 2018)
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Clau.Mercier
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