Sous une nappe noire
Je me débats sans pensée
La mer se fige, dans l’instant
Pris entre les bras de l’infamie
Un banc de poissons morts
S’expose en sauveur
Pour m’extirper des exploitants
Qui gèrent sans compter
Englués jusqu’aux ongles
Je trouve, à tâtons, une paille
J’ai peine à respirer
Je brûle par en- dedans
De cotons-tiges, par milliers
Quelle aubaine, je me fabrique
Deux rames vites faites,
Pour avancer à bout de bras
Relâchés dans la nature
Je suis en bien mauvaise posture
Enfin j’arrive à port
Dans ma bouée commerciale
Accostant aux abords
D’une forêt tropicale
Je me laisse enfin choir
De fatigue noire
La sieste terminée
J’ouvre l’œil, aux alentours
Les grands feuillus sont disparus
Chassés, par la canne à sucre
Pour me remettre sur pied
Une bonne dose de pesticides
Une petite collation
de maïs modifié
On verra plus tard
Si effets il y a
En attendant, rien ne presse,
L’avenir est si loin
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sylvianni