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     Devinette
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Par conversation | Les + récents en premier Sujet précédent | Sujet suivant | Bas
Expéditeur Conversation
Carme
Envoyé le :  20/11/2018 13:24
Plume d'or
Inscrit le: 13/1/2008
De:
Envois: 562
Devinette
Qui suis-je ?

En pôle position comme en tête de course,
Expert en cordon bleu et en cordons de bourse,
Vicaire du Touquet, chanoine de Latran,
Bien fait de ma personne et constamment à cran ;
Major de promotion, champion de la réforme
Contre qui toutes les oppositions se forment ;
Chef de start-up nation, pourfendeur d'APL ;
Moi dont le jugement demeure sans appel ;
Ô Moi, premier parmi les premiers de cordée,
A qui la sainte-onction fut par Dieu accordée ;
Je saurai vous défendre avec force et vigueur
Contre les mal-pensants, contre les doigts d'honneur ;
Moi, gardien de la foudre et maître des horloges,
Bienfaiteur des Rothschild, des temples et des loges ;
Moi, virtuose en taxe sur les carburants ;
Moi, prince esthète de tout le genre vivant,
Grand fossoyeur du gaullisme et du socialisme
Qui n'ont pas vu venir le vent du dégagisme ;
Moi, flamboyant dompteur de la SNCF,
Intrépide libérateur de l'IGF ;
Moi, souverain suprême et président des riches ;
Moi qui fais le beau temps et fiscales les niches ;
Moi, solaire et altier, captateur de sous ;
Moi, plein de prestance, je me choisis pour vous …
Vous qui m'agacez et coûtez un pognon dingue.
Je dis aux illettrées, je dis aux porte-flingues,
A ceux qui réussissent, à ceux qui ne sont rien :
Oui j'ai, par arrogance et droit jupitérien,
L'intime conviction d'être, et en même temps,
Par capillarité et long remaniement,
Celui qui peut encor vous sauver du naufrage
Si vous m'accordez à nouveau votre suffrage.
Je dis aux commerçants, aux soignants, aux chercheurs,
Aux paraplégiques : devenez des marcheurs !
Voyez tous ! les eaux de la Mer Rouge qui s'ouvrent
Pendant que je fais mon allocution du Louvre !
Et je dis, du haut de mon porte-avions d'airain,
Sortons tous du poujadisme contemporain !

Ô, entendez-moi tous, buvez donc ma parole
Et abreuvez-vous de la Sainte Parabole :
Tout n'est que logorrhée, fadaise, vacuité !
Contre tout ça, il faut quelqu'un plein d'acuité,
Quelqu'un qui analyse et comprend les dérives,
Un nocher qui mène le peuple à l'autre rive.
Je le dis sans emphase et sans prétérition :
Je décide et du sens et de la direction,
De la montée des flots, du soleil qui se couche.
Ô gens de peu de foi ! entendez de ma bouche :
L'humanisme, ce n'est pas les bons sentiments,
C'est un ruissellement qui vient du firmament.
Je vous promets, face à l'obscurité sociale,
La mystique beauté d'une aube libérale.
Sachez que je vous promets, pour la Saint Glinglin,
Avec un peu de poudre de perlimpinpin,
Que je vous offrirai, suave perfidie,
Tout mon art consommé de la palinodie.
Je saurai m'affranchir de ces capitulards,
De tous ces moins-que-rien, ces chômeurs, ces gros lards.
Face aux professionnels éhontés du désordre,
Je saurai, in petto, toujours combattre et mordre
Ce peuple décevant et valétudinaire,
Fait de constructifs et de Gaulois réfractaires.

Écoute, ma France, mère d'un peuple errant,
Les propos éclairés d'un monarque éclairant.
Je connais les potions, je connais les remèdes
Par l'évaporation bien graduée des aides.
Sache, peuple ingrat, que je ne céderai rien
Face aux fainéants, aux cyniques, aux aryens ;
Sache que je ne suis pas guidé par les sondages,
Toujours prêt à tordre le cou aux vieux adages ;
Je ne céderai rien face au galimatias
De la pensée et aux hordes du charabia,
Et je pourrai dans un élan croquignolesque
Être, et en même temps, macronien et macrognesque.
Sache, sans me chercher, un quelconque alibi :
Le carburant, je le jure, c'est pas Bibi !
Assez de chicayas et de carabistouilles :
Je fiche mon billet et je vous fais les fouilles
Et je vous l'assure, la main sur le poitrail :
Traversez la rue et vous aurez du travail !

Ah ! bonjour tristesse et salut la cohérence,
L'heure est venue pour moi d'entamer mon errance.
Suivez mes volontés et suivez mon parcours :
Le chemin le plus long est toujours le plus court !
J'entreprends mon itinérance mémorielle
De la droite élastique à la gauche plurielle.
Et du fond des tranchées, j'ai perçu la lueur
Qui donne à la France son auguste grandeur.
Oh ciel ! Que de lâchetés et que de bassesses
Où est-il donc passé le temps des grandes messes ?
Que de médiocrité depuis des quinquennats !
Enfin, vous avez su élire un candidat
Qui a pour vocation, qui a pour seul message :
Avec moi nous passons du Moyen au Grand Age !
Français, ne vous laissez pas empapahouter …
Pétain est un grand soldat. Je l'ai décrété !
De Gaule disposait de Colombey-les-Belles,
Mitterrand gravissait Solutré de plus belle,
Aussi, soyez doux et muets comme des carpes
Devant mon Haut lieu : place de la Contrescarpe !
Français, CE QUE JE VEUX, je le dis sans façon,
Parbleu : une piscine au fort de Brégançon,
Et j'ajoute à l'attention de ceux qui cogitent :
D'élégantes robes pour mon aimée Brigitte,
De la fine vaisselle en mon pauvre palais
Et mon propre trône sur l'Olympe à jamais.

Toi, peuple de France, remets-toi donc En Marche !
Mon futur est de passer seul sous la Grande Arche.
Oui, j'arpenterai seul l'avenue des géants
Après avoir comblé le vide et le néant.
Et contre la chienlit qui cherche à se répandre
Il me suffira donc d'invoquer Alexandre.
Ô France, cesse donc de foutre le bordel,
Et contemple enfin mon destin éternel !
Et, en ce triste jour, en ce dix-sept novembre,
Que les gilets jaunes soient consignés en chambre !
Prosterne-toi avant que ne sonne le glas !
Et par le truchement de mon subtil éclat,
Marchons, toi en silence et moi plein de faconde :
A toi les temps anciens, à moi le nouveau monde !


17 novembre 2018


Nicolas Carme


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Qu'importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse ! (Alfred de Musset)

Eridan
Envoyé le :  20/11/2018 19:15
Plume d'or
Inscrit le: 30/12/2017
De:
Envois: 617
Re: Devinette
Bonsoir !

Quelle imagination, et quel punch tu as mis dans ce poème, bravo.

Je crois que j'ai trouvé de qui tu parles mais je laisse réfléchir les autres et je garde la réponse pour moi^^

Mes amitiés
franie
Envoyé le :  20/11/2018 20:59
Modératrice
Inscrit le: 28/5/2012
De: BRETAGNE
Envois: 38746
Re: Devinette
Bonsoir Carme

La longueur du poème peut dérouter ! voilà un portrait réaliste qui fait couler beaucoup d'encre, habilement écrit. Il percute...

Amicalement Franie


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Sybilla
Envoyé le :  20/11/2018 21:13
Modératrice
Inscrit le: 27/5/2014
De:
Envois: 94881
Re: Devinette


Bonsoir Carme,

J'ai ta poésie sur mon téléphone.
Très incisif portrait que nous devinons tous !



Belle soirée !
Mes amitiés
Sybilla


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Presque toutes mes poésies ont été publiées en France et ailleurs avec les dates "réelles" de parution.


Le rêve est le poumon de ma vie (citation de Sybilla)

Richards
Envoyé le :  20/11/2018 21:44
Plume de platine
Inscrit le: 23/5/2011
De:
Envois: 5513
Re: Devinette
Prolixe en matière de poésie.
Richards.
Carme
Envoyé le :  21/11/2018 20:31
Plume d'or
Inscrit le: 13/1/2008
De:
Envois: 562
Re: Devinette
Merci à toutes et tous pour vos commentaires chaleureux !


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Qu'importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse ! (Alfred de Musset)

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