Feu !
J’écrivais le bonheur,
Les fleurs, la joie de vivre,
Et le soir, parfois ivre,
Je parlais à mon cœur.
Je lui disais l’amour
Les couleurs, la justice,
Le rejet du factice
Et la beauté du jour.
J’ai été dans la rue
Pour pouvoir m’exprimer
Mais ils m’ont arrêté
Avec une inconnue.
On nous a séparés
Et mis dans une cellule.
J’ai pensé libellule
Pour pouvoir m’échapper.
Mais le temps a passé.
Un jour ou des semaines.
Et des nuits inhumaines
A être tabassé.
J’étais un numéro.
Il me semble le trois
J’hésite mais je crois
Ou avec un zéro.
Je ne sais plus grand-chose
Ni pourquoi je suis là .
J’y suis et puis voilà .
Défendais-je une cause ?
Quand ils ont appelé,
Le vingt ou le quarante
Comme une ombre mourante,
Je me suis redressé.
On m’a parlé d’un dieu ;
Ceint mes yeux d’un tissu
Et puis j’ai entendu
Garde à vous…En joue…Feu.
nicolaswharf