Blessure.
Le sable frissonnant des plages laminées
Par la bise automnale, engloutit les remords,
Les reliefs estivaux, traces albuminées
D'estivants encombrés de bières et de sports.
Je dévale en apnée ces grèves tant minées,
Puis mon souffle revit, s'empare de tous bords
Des odeurs de sous-bois et d'humbles graminées.
La colombe frémit comme un oiseau des fjords,
Quand passe un chaud lapin aux façons raffinées,
Renonçant à sa paix, tentée par les abords
Du séduisant garenne aux ouïes inclinées.
Mais le prétendant choit, aux hurlements des cors,
Sous les rires d'un beauf aux armes avinées.
Cette corneille noire, écoutez-là dehors !
Son cri rauque a mué en plaintes lancinées.
Des gens portent ainsi, aux tréfonds de leur corps,
Une colombe en deuil d'amours assassinées.