À feu doux nous sommes brûlés
En piquets dans les cendres, mais vivants
O mon Dieu vous voulez, nous voulons
Ingrats, nous nous conduisons en mulets
On disait jadis, un clamé de colère
Les anneaux empêchent et retiennent les chevaux
Alors que les ânes galopaient en fiers
Et le pauvre subissait toutes sortes de maux
La justesse du mot n’est plus connue
La vérité honteuse s’est soumise au relent du temps
On dit que la nuit sait ce qui n’est pas su
Et le jour comme un gamin s’amuse tout content
Les pauvres pleurent, et disent nous sommes oubliés
Dans un coffre, par un calcul farouche et lié
À qui raconter la souffrance, ô conteur
Ou se trouve cette main qui essuiera les pleurs
Cette époque est-elle maudite
On a abusé de la parole écrite
Le menteur à l’aise s’y promène
Et on voit, toute décorée, est la scène
En ce monde de tous les soucis
Les gens se rencontrent en totale indifférence
Chacun sous son aisselle son récit
Et chacun ses raisons, et ses circonstances
Il est ceux qui gesticulent avec une large fureur
Comme animés par des feux ardents et rageurs
D’autres tristes, peinés comme déracinés
Seule la larme raconte leurs espoirs calcinés
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