Mon premier Cheval Blanc....(réponse au rondeau d'une poétesse "Mon premier cheveu blanc")
Ma réponse au pli reçu
Mon premier Cheval Blanc m’a jeté de sa selle
Quand voulant le mener, sans fouet, sans crécelle,
Je tirai sur le mors le pensant bon vivant.
Que nenni ! Le bourrin, son poitrail levant,
Sur le cul me mit lors d’un élan qui chancelle.
Je venais en Milord, tout comme une étincelle,
Rallumer le feu feu, car dans ce cas j’excelle.
C’était pour vous revoir que je menais galant
Mon premier Cheval Blanc.
Ayant de la bouteille au goulot qui ruisselle
L’animal, fier de lui, me prenant sous l’aisselle
Semblait sourire, en plus, de mon port survivant.
Je le laissai là seul et pris le train suivant.
« Vous ne verrez donc pas, mené par sa ficelle,
Mon premier Cheval Blanc ! »
Poème envoyé par la poétesse...
Mon premier cheveu blanc, découvert ce matin,
Secoua ma conscience, et causa mon chagrin :
Est-il passé, le temps où, mus par la jeunesse,
Nous concevions des vers pétulant de hardiesse,
Semblables à ces jeux qu’aiment les galopins ?
Nous courions, cœurs en fête et la main dans la main
Par les monts et les bois, les vaux et les chemins.
Or ces beaux souvenirs font place à la tristesse :
Mon premier cheveu blanc !
Imaginez un peu, je vous prie cher cousin,
L’angoisse qui ternit mon naturel serein
A l’idée d’oublier ces moments d’allégresse !
M’aimerez-vous encor, quand, perclus de vieillesse,
Nous penserons au jour où j’aperçus soudain
Mon premier cheveu blanc ?