Ne tancez pas celui qui pleure
Si la larme ne coule pas sur sa joue
Une braise sévira dans son cœur
Et la douleur le rendra fou
Les prophètes ont pleuré
De ce que leur ont fait endurer leurs adversaires
Et des hypocrites qui les ont leurrés
Et qui faisaient semblant de suivre leurs prières
L’amoureux a versé la larme
Lorsqu’il avait perdu son aimée
Pour lui la vie n’avait plus de charme
Si cette larme, il ne l’avait pas versé
Ne tancez pas celui qui pleure
Si la larme ne coule pas sur sa joue
Une braise sévira dans son cœur
Et la douleur le rendra fou
La poésie est une larme qui ruisselle
Le poète ne possède que cette coulée de mots
Pour pleurer la vie et toutes ses aquarelles
Ses aléas, ses illusions, et tous ses maux
Le berger pleure en usant de sa flûte
N’étant écouté que par ses brebis et le vent
Écœuré de tous ces hypocrites qui mutent
Et qui s’agenouillent devant l’injuste, contents
Ne tancez pas celui qui pleure
Si la larme ne coule pas sur sa joue
Une braise sévira dans son cœur
Et la douleur le rendra fou
Chacun sa manière de raconter sa douleur
Pour marquer ses sentiments, pour dire son ressenti
La larme parle sans crier et avec douceur
Du temps, des rêves, du destin, qui ont tous menti
Sans cette larme qui coule et qui apaise
Chaude, salée, qui sur la joue trace un air
Le cœur sera dur comme une pierre
Et ne sévira en l’humain que la glaise
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