Ce sont les fous qui rient
De l’œuvre du printemps
Détruites pour les patries
Depuis la nuit des temps
Car les haches des bûcherons
Qui taillèrent dans les bois
Modelèrent les galions
Au service des rois
Aujourd’hui bien qu’on fasse
Des navires en fer
Les forets qu’on efface
Se transforment en déserts
Que diront nos enfants
De ce cadeau perfide
Laissé par des parents
Aveugles et stupides :
« Il y avait des géants
Maintenant disparus
Car en très peu de temps
Ils les ont abattus »
Pourra-t-on continuer
A troubler la nature
Et feindre d’ignorer
Ses cruelles blessures ?
Forets du monde entier
Dont dépend notre vie
Pourrez vous donc durer
Avec si peu d’amis ?
La forêt appartient
A tous de par le monde
Et pas aux souverains
Qui la brûlent ou la tondent
Ces forets de beauté
Décimées par l’argent
Deviendront les trophées
Des monarques régnants
Puisqu’il est inutile
D’éveiller leur conscience
Il faut à ces débiles
Leur ôter la confiance
Verdure chatoyante
Senteurs inégalées
Les contes qui la hantent
Ce sont les dons de la foret
Combien de temps encore
Pourra-t-elle résister
Depuis qu’elle nous implore
D’arrêter de jouer
Henry TENA GIL
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