Les forains
La fête au village implantée sous les platanes,
Appelle chaque année tous mes contemporains
À voir les gros camions, les belles caravanes
Des amis, de passage, les joyeux forains.
Ils nous apportent la gaîté, et le bonheur,
Nous faisant oublier les aléas de la vie.
Béni, soit la venue de ces entrepreneurs
Ces saltimbanques qui nous offrent tant envies.
Un à un, ils s’implantent courageusement,
Recherchant les points d’eau et l’électricité.
Ils développent leurs enseignes activement
Manœuvrant leurs tracteurs avec dextérité.
Leurs femmes vont inscrire l’enfant à l’école,
Faire les premiers achats à l’hypermarché.
En rentrant, elles vont aider sans protocole
Un devoir auquel elles sont très attachées.
La vie des forains est faite de sacrifices,
Un dur métier qui pourtant nous fait tant rêver.
Il faut courir, car le soir ils entrent en lice
Les fêtards pressés commencent à arriver.
Les musiques, les lumières, nous conditionnent
Pour nous entraîner dans ce monde d’enthousiasmes.
Un univers d’enjouements que tous affectionnent,
Où subsistent et se perdent tous les fantasmes ?
Que survive encor très longtemps ce sacerdoce,
Les forains seront à jamais dans nos mémoires
Nous faisant toujours connaître de belles noces,
Même en ces temps, pour nous, perclus d’aléatoires.
Daniel Lefebvre
13.08.2018
(Bien qu'itinérants, les artisans forains ne doivent pas être confondus avec les gens du voyage. Les premiers sont une catégorie professionnelle, les seconds une catégorie juridique.)
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