Au petit matin, je me suis retrouvée
Sous la couette, la tête vide,
Un inconnu à mes côtés.
Mon, Dieu, je dû trop picoler !
Mon amant imprévu, était recouvert
De mots griffonné, tantôt coquins,
Tantôt amoureux.
Qui est donc cet homme nu?
Je me suis penchée sur la question
Un peu barbouillée, la tête vide
Ah oui, c’était ce drôle de moineau
du bistrot d’à côté,
Ce poète de quatre sous
Qui me narrait du Lamartine.
Je l’observe de nouveau
Un peu plus près, cette fois-ci
En petit, en gros format
Des prémisses de paraphes
Sur sa peau, ses fossettes
Nul endroit ne fut épargné.
Mon Dieu, j’ai dû trop picoler
Le sol est jonché de papiers
Chiffonnés, rabougris,
Je dois maintenant me l’avouer
Je suis bel et bien une ivrogne des mots.
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sylvianni